Quelqu’un me demande: Quel travail fais-tu ? J’hésite presque toujours. Je réponds : « Je suis sexologue clinicien ». Ensuite, je vois des changements dans la physiologie et le langage non verbal de mon interlocuteur…Je vois souvent des expressions de surprise, de grande curiosité mais parfois également, j’entends de grossiers préjugés et des propos où il y a fermeture face au domaine.

Tout ça provient du tabou social que représente le thème de la sexualité. Si la société constituait une entité, il y aurait résistance par rétroflexion (ou refoulement si vous préférez). La société nous pousse à refouler notre sexualité, à ne pas l’exprimer. Il y a eu bien sûr toute l’influence de la religion mais encore aujourd’hui, les normes sociales en place font qu’on va se faire regarder croche si on parle de masturbation dans un lieu public ! (c’était arrivé à une de mes collègues sexologue !)

En fait, je ne crois pas non plus qu’il faille libéraliser la sexualité à un point tel que toute notre vie sexuelle devienne publique et médiatisée. Toutefois, la sexualité devrait être perçue de façon plus positive. Encore aujourd’hui, j’entends des femmes me dirent qu’elles sont tannées de ne pas pouvoir assumer qu’elles ont eu plusieurs aventures sexuelles dernièrement car si elles en parlent, elles seront étiquetées comme des « salopes ». Qu’est-ce qui y a de mal à expérimenter avec plusieurs personnes ?

Beaucoup associent sexualité et culpabilité. Par exemple, certains jeunes hommes peuvent avoir honte d’exprimer leur désir sexuel et vont le garder en dedans. Si vous avez bien lu et compris mes textes sur le gestalt, vous voyez qu’il n’y a pas fluidité de contact. L’énergie sexuelle est rétrofléchie à l’intérieur. Il y a accumulation de tension intérieure. Souvent, ce qui est réprimé en nous fait également objet de l’oppression. Pensez à tous ces homophobes qui, en fait, sont plutôt des homosexuels refoulés.

Idéalement, par rapport à notre désir sexuel, nous avons avantage à le reconnaître, l’assumer et l’extérioriser en s’assurant de respecter les limites de l’autre personne. Un NON reste un NON évidemment.

D’après moi, quand il est question de sexualité, il est également question d’ouverture d’esprit. Dans mon domaine, nous devons être prêt à entendre presque n’importe quoi et cela sans porter de jugement implicite ou explicite.

Je crois que des efforts sociaux devront être effectués pour ramener l’éducation sexuelle dans les écoles et des organisations devraient œuvrer à promouvoir une vision de la sexualité positive, saine et accessible. Je crois, que dans une utopie, il n’y aurait plus de pornographique mais plutôt de l’érotique et la vulgarité et l’indécence laisseraient place à la sensualité et à la créativité.sens_interdit

Posez-vous cette question : Qu’est-ce qui fait que le processus de relation sexuelle, grâce auquel nous sommes au monde, soit dit en passant, représente un thème si tabou ?

Dans mon prochain article, je vais aborder plus en profondeur les conséquences de la pornographie sur le cerveau humain.

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