Bonjour,
Que m’inspire le thème de l’orgasme ? C’est une bonne question. Tout d’abord, pour la majorité d’entre nous, cela représente la forme la plus intense de plaisir. On peut dire aussi que c’est « l’aboutissement » de l’acte sexuel. Une petite question philosophique s’impose : Qu’est-ce qui est mieux ? Le chemin qui mène à l’orgasme ou l’orgasme lui-même ? C’est une bonne question.
Mais qu’est-ce qui motive tant les gens à atteindre l’orgasme ? Deux éléments ressortent lorsqu’on se renseigne sur le sujet : le bien-être physiologique et l’état altéré de conscience qui l’accompagne
Toutefois, orgasme et plaisir ne riment pas toujours ensemble…Pourquoi ? Certains individus souffrent de ce qu’on appelle compulsion sexuelle. La sexualité et l’atteinte de l’orgasme deviennent une dépendance. À la place de représenter l’expression de l’ultime rapprochement avec l’autre, l’orgasme devient la décharge d’une tension trop lourde à porter.
Qui sont les plus atteints par la compulsion sexuelle ? Hommes ou femmes ? Je vous laisse y penser…
Ce sont les hommes en grande majorité, ceux-ci étant plus fragiles au niveau de leur identité sexuelle.
À quoi ressemble la réalité d’un homme atteint de compulsion sexuelle ?
Le plus souvent, leurs comportements répétitifs nuisent à leur vie professionnelle et sociale. Certains deviennent accroc aux sites pornographiques alors que d’autres enchaînent les rendez-vous avec les prostituées…Ah oui, en passant, j’avais oublié les conséquences financières qui peuvent s’avérer assez lourdes. Imaginez, 200$ par jour pendant 1an pour les cas lourds…ça fait plus de 70000$.
D’après vous, parmi les choix suivants, lesquels représentent des facteurs de risque associés au développement de la compulsion sexuelle ?
a) Un style d’attachement insécure développé dans l’enfance
b) La présence d’un TDAH
c) Un environnement familial pauvre
d) Avoir été victime d’un abus sexuel
e) Toutes ces réponses
La réponse est e : Toutes ces réponses !
L’individu atteint de compulsion sexuelle se sert alors de l’orgasme pour fuir sa réalité qui l’afflige. D’un point de vue physiologique, l’orgasme a alors la même fonction qu’une drogue.
Donc, quand on parle d’orgasme et de sexualité, est-ce mieux trop ou pas assez ?
Un nouveau mouvement a fait son apparition sur Internet dans les dernières années. Nous parlons d’une véritable communauté d’hommes voulant reprendre leur vie en main qui croient aux effets bénéfiques de l’absence de masturbation et d’orgasme pendant une longue période de temps ! Si vous tappez « No Fap » sur google, vous allez avoir ainsi accès à des forums de discussion où des hommes se fixent le défi de ne pas se masturber et d’éviter l’orgasme pendant 90 jours. Ils ont droit à l’orgasme en couple mais pas en utilisant la masturbation. Ces jeunes ambitieux (la plupart ont moins de 40 ans) s’entraident dans les différentes difficultés associées au défi : envies sexuelles fortes, problèmes de sommeil, symptômes dépressifs, pannes de désir (flat line) etc…Certains membres de ces forums (pas tous) ont effectivement une problématique de compulsion sexuelle qu’ils tentent de traiter en utilisant l’abstinence totale. Ils croient également que l’absence de masturbation et d’orgasme augmentera leur succès avec les filles. Qu’en pensez-vous ? Des études effectuées auprès de rats en laboratoire ont quand même prouvé qu’après 7 jours sans éjaculation, leur niveau de testostérone était légèrement plus élevé.
Au-delà de l’envers de la médaille, notons les différents effets positifs associés à l’orgasme :
On se sent bien, on gagne en espérance de vie, on dort mieux, on soulage nos maux, on renforce notre système immunitaire, on se détend et on a meilleur mine !
Pour finir, je vous invite à lire un autre article traitant de la légalisant de la masturbation en public en Suède Ai-je bien compris ? Est-ce que ça veut dire que l’éjaculation en public serait également permise ?
http://www.nouvelordremondial.cc/2013/09/19/suede-legalisation-de-la-masturbation-en-public/
La pornographie vous gâche le cerveau: se sortir du cauchemar
Publié: 2 février 2014 dans Être mieux avec soi-même, Comment améliorer sa sexualité, Sexologue MontréalTags:dépendance pornographie, no fap, sexologue montreal
Bonjour,
L’arrivée de l’internet haute-vitesse représente un progrès technologique majeur mais pour certains hommes, cela constitue plutôt un fléau.
Pourquoi ? L’omniprésence et la facilité d’accès associées à la pornographie. Il y en a partout…et pour tous les goûts.
Des experts ont tenté de comparer les hommes qui ne consomment pas de pornographie à ceux qui en consomment. Ils n’ont pas réussi ! Les hommes qui ne s’exposent pas à la pornographie n’existent pas ! Il y avait impossibilité de former un groupe contrôle. Je dois quand même nuancer car il y a différents degrés d’exposition et certains ne sont pas problématiques.
Beaucoup de jeunes hommes développent une addiction à la pornographie qui les déconnecte pas à pas du monde réel. Leur sexualité représente des milliers de pixels qui s’associent pour former des images ou des vidéos de femmes nues s’adonnant à de diverses pratiques sexuelles. Leur sexualité représente un écran d’ordinateur où une multitude de pages sont ouvertes, où un énorme choix de femmes s’avère désormais disponible. Leur sexualité prend la forme de séances de masturbation répétées où le temps s’écoule sans qu’ils s’en rendent compte. Il y a consommation et aucun risque de rejet par l’autre.
La vraie sexualité, c’est toucher et être touché. C’est séduire et être séduit. C’est établir une connexion émotionnelle et sexuelle avec autrui. C’est apprendre à donner et recevoir. La vraie sexualité, c’est vivre sa sexualité et non être l’éternel spectateur de celle des autres.
Les gens ayant une dépendance à la pornographie sont inconsciemment attirés par des « récompenses naturelles ». Ils cherchent à se dépasser et à se dépasser encore dans les niveaux de dopamine enclenchés jusqu’à littéralement développer une tolérance au plaisir ! C’est grave les amis. Ces gens n’arriveront plus à éprouver de la satisfaction et du plaisir dans les autres sphères de leur vie. Ils ont besoin de libérer une quantité excessive de dopamine pour pouvoir se sentir vivant et être habités par du plaisir. Par conséquent, ils se réfugieront encore davantage dans leur monde virtuel car le reste des plaisirs accessibles dans ce monde ne suffit plus.
Pour arriver à l’orgasme, ces hommes ont besoin de plus en plus que les scénarios deviennent excitants. Parfois, seuls des scénarios ultra spécifiques viendront les combler. Il y a accès à une multitude de scénarios. Des préférences se créent. Il peut alors y avoir une rigidité excessive des scripts sexuels.
Quand le dépendant est devant son ordinateur, un véritable plein contact se créé. Le reste n’existe plus…Pendant que le temps s’écoule, la vie continue…L’individu néglige sa vie professionnelle, sa vie sociale et surtout sa vie affective. La dépendance à la pornographie est positivement associée à des niveaux de dépression et d’anxiété sociale plus élevés. De plus, il y a effritement de la force de volonté et le développement d’une forte tendance à procrastiner. Oui, l’abus de pornographie devient une excuse pour reporter les autres activités et responsabilités.
Malheureusement, cette population consulte peu…enfin jusqu’à temps qu’ils trouvent une vraie partenaire et qu’ils réalisent avoir un problème de dysfonction érectile. La pornographie peut induire la dysfonction érectile car tel que décrit précédemment, dans ces conditions, le pénis de l’homme a besoin de conditions très spécifiques ou de niveaux de dopamine excessivement élevés pour pouvoir arriver à une érection ferme.
Il m’est arrivé dans ma carrière que ce soit la partenaire qui vienne consulter car elle se demande quoi faire pour pouvoir exciter son conjoint. Malheureusement, je dois leur dire que c’est le conjoint qui devrait se trouver à mon bureau !
Finalement, une addiction à la pornographie pourra toucher sévèrement la fantasmatique de l’individu. Ils s’habitueront à être spectateurs et non acteurs. Ils s’habitueront à ce qu’une barrière existe entre eux et la femme. Le « voir » sera érotisé mais pas le « toucher », le « sentir » et carrément le relationnel !
Si ce texte vous a particulièrement touché ou interpellé, il n’est jamais trop tard pour consulter. Des recherches montrent qu’une dysfonction érectile induite par la pornographie peut guérir après 4 ou 5 mois.
Mon prochain texte parlera de moyens concrets pour se sortir d’une dépendance.
Voici un lien pointant vers un vidéo abordant le sujet et où j’ai pu tirer une partie de ma documentation : http://www.youtube.com/watch?v=wSF82AwSDiU