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En thérapie, je vois souvent mes clients faire face à différents types d’anxiété. Par exemple, certains auront peur de faire un faux pas pour une présentation orale ou l’apprenti séducteur craindra un rejet…Toutefois, dans cet article, je vais m’intéresser à une anxiété qui est plus profonde et existentielle, c’est-à-dire la peur de notre propre mort.

                Souvent, ce type d’anxiété s’avère plutôt inconscient. Beaucoup ne vont pas s’avouer à eux-mêmes qu’ils craignent la mort. Hélas, certaines conduites peuvent à mon avis susciter certains questionnements. Que pensez-vous de la personne qui n’est bien nulle part, qui n’arrive pas à se positionner tant par rapport à la carrière ou la vie de couple, qui erre sans but ? Je vois là-dedans un manque au niveau de la capacité d’enracinement, ce qui pourrait être un mécanisme de fuite. Qui dit « peur de la mort » dit également « peur de la vie ». Si vous voulez, la vie représente une série de cycles ou d’expériences. Nous nous engageons dans une expérience, nous grandissons dans le cadre de celle-ci et ensuite nous la digérons. Tout est fini dans la vie, que ce soit les relations, le travail, etc…Quelqu’un ayant peur de s’enraciner pourrait fortement à un niveau inconscient avoir peur de la vie. Rester sur place ou encore stagner sont des postures sans mouvement, sans vitalité…

                D’autres individus s’adapteront différemment face à l’anxiété de finitude. En fait, ils opteront pour une fuite davantage active. Avez-vous déjà entendu l’expression anglaise « Fear of missing out » ? La traduction littérale française signifie « peur de manquer ». Ici, il y a un mode de vie davantage hyperactif où nous ne voulons rien manquer. Nous sommes partout et nulle part en même temps.  Ce qui est bien, c’est que plusieurs expériences sont vécues mais malheureusement, l’individu hyperactif n’a pas le temps de vraiment bien les assimiler. Dans la mentalité « Fear of missing out », nous sommes comme un bateau s’arrêtant sur toutes les îles de la mer sans avoir de plan de match ou de destination claire. Il y a réactivité mais pas vraiment de proactivité et de liberté.

                Comment pourrais-je mieux me positionner face à ce type d’anxiété ? Comme conseil pratique, je dirais que le mieux est de s’enraciner dans sa vie, de vivre continuellement de nouvelles expériences et en prenant le temps de bien les assimiler, c’est-à-dire vous questionner à savoir si cela vous correspond ou pas. Une fois l’expérience « digérée », vous allez mieux vous connaître et devenir une nouvelle personne. Être en vie, c’est continuellement croître et évoluer dans des directions riches de sens.

 

finitude