Archives de la catégorie ‘Problème sexuel’

La problématique de la dépendance à la pornographie est de plus en plus prévalente. Bien qu’elle ne soit pas encore reconnue comme un trouble sexuel selon le DSM-V, il n’en reste pas moins qu’elle cause beaucoup de tort sur différents plans.  En clinique, beaucoup d’hommes de tous âges me consultent pour se libérer de cette addiction. Je dois avouer que le processus de traitement n’est pas toujours facile…Pour se sortir de cette dépendance, il faut entre autres être en mesure de reconnaître les situations à risque.

                Une situation à risque constitue un contexte particulier plus susceptible de mener à un épisode de compulsion sexuelle. Il n’est pas toujours évident de savoir clairement ce qui nous pousse à consommer de la pornographie. Je recommande quand même à quiconque étant affecté par cette problématique de regarder à l’intérieur de lui et de se questionner sur les causes derrière la problématique. Ici, il est important d’être en contact avec soi, de prendre du temps pour réfléchir et d’éviter une dynamique d’ « automate » qui agit sans vraiment réfléchir et sans se poser de questions. Souvent, les gens qui s’en sortent plus facilement ont cette capacité de regarder à l’intérieur d’eux, de se poser des questions, de se confronter, etc…Au-delà de la connaissance des causes associées au problème, il s’avère judicieux de pouvoir identifier et reconnaître les contextes représentant des terrains fertiles à la consommation. Par exemple, si Monsieur X consomme de la pornographie chaque dimanche soir (pendant quelques heures), il y a fort probablement ce qu’on peut appeler un facteur de vulnérabilité ou encore une situation à risque associé au dimanche soir. Peut-être que Monsieur X vit de l’anxiété reliée à la semaine de travail qui s’en vient ou du désespoir par rapport à ça. Voici un autre exemple : Monsieur Y consomme de la pornographie chaque fois qu’il a un « temps mort » entre deux activités. Ici, le laps de temps non rempli devient donc une situation à risque pour lui. Il existe des milliers de situations à risque. En voici quelques autres (naviguer sur les médias sociaux, être affecté par un événement stressant, lorsqu’on souhaite procrastiner, le soir avant d’aller se coucher, lorsqu’on fait de l’insomnie, suite à un rejet, si on a été déclenché par une belle personne croisée dans la rue, etc…)

                Une fois que vous aurez identifié les différentes zones à risque, il deviendra plus aisé d’être vigilant lorsque les dites conditions sont présentes. Le fait d’être plus conscient vous rendra plus attentif et en contact avec vous, ce qui éloigne de la possibilité d’être pris dans des comportements automatiques dysfonctionnels. Voici, à mon avis, ce qui représente les premières étapes à suivre pour un individu affecté par une dépendance à la pornographie ou qui se préoccupe de sa consommation :

  • Avoir des motivations assez fortes pour arrêter (les motivations doivent être plus fortes que les gains secondaires)
  • Aller dans une démarche d’introspection qui vous permettra d’identifier les causes de votre problématique
  • Identifier les situations à risque tel qu’expliqué dans cet article.
  • Être davantage en contact avec soi, attentif à notre expérience interne
  • Identifier, le cas échéant, les différentes rationalisations que vous utilisez lorsque vous vous trouvez des raisons de consommer. Voir cet article au besoin :

Dans mon prochain article, je vais traiter du thème de l’ambivalence et d’explorer avec vous comment on peut renforcer la partie de nous qui souhaite s’abstenir (et affaiblir celle qui a envie de sensations fortes reliées à la pornographie)

Si vous êtes pris avec cette problématique, vous pouvez également me contacter et prendre rendez-vous.

 

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Dans le présent article, je tenterai de clarifier ce qui distingue une consommation problématique de pornographie d’une consommation qui n’est pas inquiétante. Ayant écrit plusieurs textes où j’ai décrit une multitude d’effets nocifs liés à cette pratique, je peux effectivement donner l’impression que je la condamne à 100%. La réalité est toutefois plus nuancée car n’oublions pas que presque tous les hommes en utilisent plus ou moins fréquemment et aussi quelques femmes.

                Le premier paramètre à évaluer constitue votre rapport à la pornographie. Si vous sentez que vous avez un très bon contrôle par rapport à votre utilisation et que vous vous sentez bien là-dedans, les chances sont bonnes pour que vous puissiez continuer, et ce, sans risque. Toutefois, voici une liste plus large de questions à vous poser car chaque situation est unique :

  • Est-ce que ma conjointe m’autorise à regarder quelquefois des vidéos pornographiques ? Est-ce que cela va à l’encontre d’une règle fixée dans le couple ?
  • Est-ce que ma consommation de pornographie a déjà nui à ma vie professionnelle ou sociale ?
  • À quelle fréquence est-ce que j’utilise la pornographie ? Est-ce raisonnable ?
  • Lorsque je commence à regarder des vidéos pornographiques, ai-je de la difficulté à contrôler le temps que je passe là-dessus ? Ai-je l’impression que je perds une partie de mes journées ?
  • Est-ce que mon utilisation de pornographie entraîne des impacts négatifs dans ma sexualité comme une baisse de désir, une dysfonction érectile, une éjaculation précoce ou même des difficultés à éjaculer ?
  • Parfois, vais-je voir des vidéos montrant une sexualité déviante ? Est-ce que je me sens coupable ou honteux par la suite ?
  • Ai-je besoin de visionner des vidéos de plus en plus excitantes ?
  • Ai-je le réflexe d’utiliser de la pornographie à chaque fois que je vis une émotion négative difficile à gérer ?
  • Ai-je tendance à me comparer aux acteurs présents dans ce type de vidéos ? Est-ce que cela tend à me complexer ?

Seul un travail d’introspection en profondeur vous permettra de clarifier votre rapport à la pornographie. Cela étant dit, la pornographie peut aussi être utilisée à des fins positives (tout dépendamment du type de vidéos bien sûr). Parmi les effets positifs, je dirais surtout le côté éducatif pour certaines personnes qui manquent d’expérience. De plus, le fait de visionner des vidéos érotiques peut également permettre d’enrichir la fantasmatique de quelqu’un ayant un imaginaire érotique plus pauvre.

                Pour conclure, je dirais que l’être humain doit beaucoup se fier à son ressenti lorsqu’il prend des décisions ou remet en question l’un de ses comportements. Tout n’est pas « tout blanc ou tout noir ». La pornographie est maintenant plus accessible que jamais et je vois régulièrement la souffrance que cette pratique peut occasionner. Sans vouloir la bannir, je crois que chacun a avantage à s’arrêter et se questionner par rapport à son utilisation de pornographie. Si jamais vous avez besoin d’aide pour y voir plus clair, vous pouvez également prendre rendez-vous et je tenterai de mon mieux pour vous aider.

 

Internet-porno

Suite à mon dernier article traitant de pornographie, j’ai décidé de vous présenter d’autres manifestations de la dépendance sexuelle.  Chacun a ses particularités et peut faire couler votre couple :

Sites de webcam

                Dans les sites de webcam, il y a possibilité de voir différentes femmes se dévêtir et interagir en direct avec celles-ci. Le plus souvent, elles s’exposent ainsi devant un groupe d’internautes mais moyennant certains frais, il s’avère possible de clavarder en privé avec celles-ci. Tout comme la pornographie, ce moyen vous permet de rester dans le confort de votre foyer bien en sécurité derrière votre écran d’ordinateur. Toutefois, ici, nous nous rapprochons un peu plus du réel car il y a interaction avec un autre être humain. Contrairement à la pornographie, certains hommes vont rester accrochés à ces sites car ça leur permet de combler certains besoins psycho-affectifs (besoin d’avoir de l’attention, d’être valorisé, d’avoir des liens sociaux, etc…) Ce genre de sites peut constituer une solution plus facile pour quelqu’un souffrant de son isolement.  Toutefois, d’un point de vue davantage sexuel, nous assistons surtout à une dynamique « exhibitionniste-voyeur » qui revient à une érotisation potentielle de la distance. Donc, tout comme dans la pornographie, l’autre est surtout vu comme un objet sexuel. Nous sommes dans un rapport « Je-ça » et non « Je-tu ». Différents désirs peuvent être comblés sur les sites de clavardage sexuels. Certains ne vont pas s’exposer devant leur webcam et vont se contenter de « regarder » tandis que d’autres prendront plaisir à s’exhiber devant des inconnus.

Saunas

                J’ai rencontré à plusieurs reprises dans le cadre de ma pratique clinique des hommes fréquentant compulsivement les saunas gays (même parfois des hommes hétérosexuels). Le sauna est souvent vu comme un moyen très facile et rapide d’assouvir une pulsion sexuelle. Encore une fois, l’autre n’est pas perçu dans toute son humanité et entièreté mais plutôt dans sa fonction d’assouvir vos besoins sexuels.  Dans ce type de saunas, il semble que chacun soit là dans un but sexuel et cela constituerait donc un genre de règle non-écrite. Contrairement à la pornographie et aux sites de webcam, vous allez avoir un rapport sexuel en fréquentant ce type d’endroits, ce qui nous sort de la dynamique exhibitionniste-voyeur (à moins que vous y allez surtout pour combler des fantasmes voyeurs ou exhibitionnistes). À mon avis, l’aspect le plus problématique de ces lieux est que beaucoup de gens y sont carrément accrocs et vont ainsi se maintenir dans une sexualité « vide et dénuée d’amour ». Il y a des sensations fortes mais un éloignement du bonheur.

Salons de massage érotique et prostitution

                Ici, mon but n’est pas de prendre position sur le sujet controversé de la prostitution. Toutefois, j’ai vu plusieurs couples se briser à cause d’un homme ayant décidé de recourir à cette pratique. Encore une fois, il y a possibilité d’avoir des rapports sexuels très facilement moyennant de l’argent. Nous sommes encore dans un rapport où l’autre est vu surtout comme un objet. Toutefois, dans quelques cas, les hommes ne paieront pas la prostituée pour avoir du sexe mais juste pour discuter et avoir un moment privilégié avec une femme (ce qui comble d’autres besoins). Au-delà de l’aspect de la dépendance de certains hommes envers les travailleuses du sexe, il y a aussi tout l’aspect de la santé financière de ces hommes qui peuvent en prendre un coup. Quelqu’un fréquentant les salons de massages érotiques voudra surtout combler un besoin de sensations fortes mais tentera de se rapprocher davantage du « réel » que quelqu’un se réfugiant surtout dans la pornographie qui représente un univers plus virtuel.  Ici, il y a également une dynamique  client-travailleur .

Mot de la fin

                Peu importe le type de compulsion sexuelle, les conséquences de celle-ci peuvent s’avérer néfastes et plus particulièrement si vous êtes en couple. Même si le fait de regarder de la pornographie ne s’avère pas une infidélité comme telle, celle-ci peut vous  y mener. Comment ? En alimentant votre recherche insatiable de sensations fortes et de nouveauté. Peut-être qu’un jour vous voudrez aller plus loin et passer d’un univers totalement virtuel (pornographie) à un univers se rapprochant un peu plus de la réalité (sites de webcam d’abord et ensuite salons de massage et prostitution). Dans mon prochain article, je vais vous montrer qu’est-ce qui distingue quelqu’un ayant un rapport sain avec la pornographie de quelqu’un ayant une utilisation problématique.

prostitution

 

Dans ce premier article de l’année, je vais m’attarder encore à la problématique de la dépendance à la pornographie. Motif de consultation de plus en plus commun dans ma pratique clinique, j’observe que beaucoup d’éléments peuvent freiner les progrès de quelqu’un essayant d’arrêter complètement cette pratique. Ici, j’aimerais vous présenter quelques « tours » que les consommateurs de pornographie peuvent jouer à leur cerveau.

                Dans un premier temps, le mécanisme de défense qui semble être populaire constitue la « rationalisation » de sa consommation de pornographie. La rationalisation consiste à se convaincre en utilisant des arguments rationnels que le comportement en question est approprié. Plus concrètement, voici certaines pensées pouvant justifier le fait de passer à l’acte :

  • J’ai eu une mauvaise journée. Voir de la porno me permettrait d’abaisser ma tension,
  • Je vais juste regarder un vidéo ou deux et après, je vais arrêter. Il y a rien là….
  • Je m’ennuie et j’ai rien à faire. J’ai besoin de me divertir….
  • De toute façon, je n’arrive pas à séduire les femmes. Aussi bien consommer de la pornographie….
  • Je vais juste regarder des photos sexy sur Instagram….Ce n’est pas de la pornographie
  • Ma conjointe n’est pas à la maison aujourd’hui. Je vais en profiter pour regarder des vidéos. Je n’ai pas souvent de telles opportunités…
  • Mon désir sexuel est trop fort. C’est plus fort que moi….Je n’arrive pas à contrôler ma consommation de pornographie.
  • J’ai rechuté hier….Je vais regarder de la pornographie encore aujourd’hui mais à partir de demain, je vais essayer d’arrêter à nouveau
  • Ça va être la dernière fois et après j’arrête
  • Je vais me tester pour voir si la pornographie m’excite encore. C’est donc une bonne raison d’en consommer.
  • Je suis curieux de voir si des nouveaux vidéos sont sortis dans la catégorie que je préfère.
  • Je me sens seul ce soir…En consommant de la pornographie, je ne verrai pas le temps passer.

Vous voyez, il existe une multitude de raisons semblant « rationnelles » pour s’adonner à la consommation de pornographie. Les exemples ci-dessus représentent  seulement une infime partie de toutes les possibilités de motifs qui peuvent vous emprisonner dans cette pratique. Toutefois, j’ai listé les raisons que j’entends le plus fréquemment. Il s’avère très important que vous puissiez prendre conscience de vos mécanismes de rationalisation. Ceux-ci représentent d’importants facteurs de maintien sur lesquels nous devons agir. Voilà pourquoi il est pertinent d’être très attentif à soi-même et de prendre en note les pensées que nous avions avant de visionner les vidéos pornographiques. En thérapie, je pourrai vous accompagner dans ce processus et voir comment combattre ces mécanismes puissants de rationalisation.

                Dans mon prochain article, je vais vous présenter d’autres visages de la dépendance sexuelle, c’est-à-dire les sites de webcam, les saunas, les salons de massage et la prostitution. Je vous montrerai également comment la cyberdépendance peut mener à l’infidélité et vous éloigner de vos valeurs et sentiments.

sexe addiction

Parmi les problématiques sexuelles les plus fréquentes se trouve l’éjaculation prématurée ou plus couramment appelée éjaculation précoce.  Cette problématique sexuelle amène également son lot de détresse et d’anxiété chez ceux qui en sont affectés. Voilà pourquoi plusieurs hommes prennent la décision de consulter un sexologue clinicien afin d’explorer des solutions possibles.

                Tout d’abord, beaucoup vont d’abord utiliser des solutions qui s’avèrent inefficaces. La première qui revient souvent est la tendance de vouloir contrôler son éjaculation. Cela ne fonctionne pas car l’éjaculation ne constitue pas un mouvement volontaire, c’est plutôt un réflexe. Une fois que l’homme a atteint son point de non-retour dans son processus de montée d’excitation sexuelle, il est trop tard… Deuxièmement, beaucoup vont essayer de se distraire en pensant à des idées qui ne sont pas du tout excitantes. Un nombre significatif de clients m’ont rapporté que cette stratégie ne les aide pas vraiment à tenir plus longtemps dans leurs relations sexuelles. Quelle serait alors la solution possible pour combattre l’éjaculation précoce ?

                Il n’y a pas de recette miracle pour guérir l’éjaculation précoce. Il faut d’abord commencer par bien évaluer chaque situation et de cibler les différents facteurs qui peuvent contribuer à l’éjaculation prématurée. La plupart du temps, le problème est présent à cause d’une gestion déficiente de l’excitation sexuelle. Comment améliorer la modulation de l’excitation sexuelle ? Voici quelques pistes qui peuvent vous être utiles :

  1. Tentez de vous habituer aux préliminaires sexuels. Trop de gars sont pressés de pénétrer directement leur partenaire. Des préliminaires de plus de 15 minutes vous habitueront à développer une tolérance aux stimuli sexuels qui précèdent la pénétration et de mieux vous faire prendre conscience de la montée et descente de votre niveau d’excitation sexuelle.

  1. Détendez-vous. Si vous êtes tendu, votre respiration sera plus haute et vous serez moins en mesure de moduler la montée de votre excitation sexuelle. Si vous pouvez combiner une respiration abdominale à vos relations sexuelles, vous augmentez grandement vos chances d’éjaculer au moment désiré.

 

  1. Apprenez à apprécier tout le processus d’une relation sexuelle et essayez d’être davantage en contact avec vos sensations corporelles. Beaucoup d’éjaculateurs précoces cherchent surtout les sensations associées à l’orgasme. Je dis souvent la métaphore suivante à mes clients : La sexualité est comme un plat qui se doit d’être bien dégusté et non avalé tout rond.

 

Voilà, j’ai donné ici quelques pistes de solutions pour remédier à l’éjaculation précoce, c’est-à-dire d’augmenter le temps consacré aux préliminaires, de tenter d’avoir une respiration abdominale et d’être davantage centré sur le processus plutôt que sur la finalité qu’est l’orgasme. Je tiens à préciser que cet article ne constitue pas un programme qui va garantir la résolution de votre problématique d’éjaculation précoce mais il pourra certainement vous inspirer si vous sentez que cet aspect de votre vie pourrait être amélioré. L’éjaculation précoce résulte surtout d’une mauvaise gestion du processus de montée de l’excitation sexuelle mais la situation de chaque client est unique. Voilà pourquoi je recommande aux gens de consulter un sexologue clinicien qui pourra bien évaluer le trouble sexuel et proposer un plan de traitement approprié.

 

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Bonjour, il est maintenant venu le temps d’explorer différentes solutions à la compulsion sexuelle sur Internet. Dans un premier temps, j’observe beaucoup d’hommes tenter une panoplie de stratégies pour cesser de visionner de la pornographie. La plupart de celles-ci s’avèrent inefficaces ou ne semblent pas fonctionner à long terme. Le plus populaire des moyens est l’installation de logiciels de contrôle parental ou de « bloqueurs ». Hélas, beaucoup d’hommes vont trouver des façons de contourner leurs propres stratégies et voilà que nous revenons à la case départ…

                Comment alors envisager un plan de traitement pour remédier à ce type de dépendance ? Je dois admettre que chaque cas est unique mais que je constate de plus en plus que la simple approche comportementale comporte ses limites. Lorsque l’arrêt d’agir constitue le seul objectif thérapeutique, nous passons souvent à côté de facteurs importants. De mon côté, j’utilise l’approche humaniste existentielle et je crois qu’elle peut apporter une lumière intéressante et inspirante pour ceux qui se sentent prisonniers par leur dépendance.

                Parfois, l’individu consommera compulsivement de la pornographie dans le but de fuir une anxiété existentielle plus profonde. Voici quelques exemples d’anxiété existentielle : peur de la mort, peur de la solitude, peur d’un manque de sens et peur de prendre ses responsabilités. Ici, nous soulevons des causes plus profondes où les gens sont plus ou moins conscients d’en être affectés. Voici plusieurs raisons entourant la consommation de pornographie : désir de se déconnecter du monde (une mort intérieure), désir de vivre sa sexualité de manière sécuritaire et isolée (solitude), désir de vivre un « high » ou des sensations fortes (anxiété d’insignifiance sous-jacente) ou bien désir de procrastiner (peur de prendre ses responsabilités dans le moment présent). Chacune des raisons précédemment énumérées peuvent donc être liées à une anxiété existentielle.

                En formant une bonne alliance thérapeutique avec mon client, j’aurai ainsi davantage accès à ces anxiétés existentielles. Ainsi, il sera plus aisé d’explorer des avenues thérapeutiques pertinentes qui donneront des résultats plus solides qu’une approche simplement comportementale. Voici quelques exemples d’objectifs thérapeutiques pouvant aider la clientèle des dépendants à la pornographie :

  • S’enraciner davantage dans sa vie
  • Développer la capacité de vivre des relations intimes saines
  • Trouver un sens plus profond à sa vie
  • Se responsabiliser dans sa vie.

Comme outil thérapeutique additionnel, j’aime beaucoup expliquer aux gens comment nous prenons nos décisions. Souvent, nous prenons nos décisions en se fiant davantage à nos émotions et sensations. Nous recherchons l’alternative qui nous permettra d’atteindre l’intensité émotionnelle la plus élevée. Voilà pourquoi beaucoup d’hommes opteront continuellement pour la pornographie car c’est l’activité qui leur amène davantage de sensations fortes. Toutefois, nous pouvons aussi nous comporter en se fiant davantage à nos sentiments et valeurs. Un sentiment est davantage lié à notre cœur et à notre conscience alors qu’une émotion est davantage primitive et animale. Nos valeurs, quant à elles, représentent ce qui est important pour nous ou le système qui dicte notre manière de vivre. Est-ce que la plupart des gens souhaitent consommer quotidiennement de la pornographie et ainsi perdre plusieurs heures de leur vie ? La réponse est non. Je reçois chaque semaine des nouvelles demandes de gens qui n’en peuvent plus de se sentir prisonnier de cette problématique. L’une des solutions passera ainsi par notre manière d’être.  Suis-je surtout guidé par mes sensations ou bien mes valeurs ? Suis-je surtout à la recherche d’émotions fortes ou guidé par des sentiments plus profonds comme l’amour de soi et d’autrui ? Un homme dépendant à la pornographie accorde trop d’importance à la recherche de sensations fortes au détriment du respect de son propre code de valeurs. Il y a aussi préférence d’une pornographie qui créé une forte réponse sexuelle à une vraie partenaire que nous délaissons et qu’une partie de nous voudrait davantage aimer. Comprenons que toute énergie consacrée à la pornographie est de l’énergie en moins qui peut être investie dans son couple. Investir la consommation de pornographie entraîne un retrait du relationnel.

En guise de conclusion, je dirais que la recherche du bonheur et la dépendance à la pornographie sont difficilement compatibles. Être heureux nécessite un comportement qui va dans le même sens que nos valeurs et une capacité à l’amour propre et à l’amour d’autrui. Voilà pourquoi le développement de son système de valeurs et de sa capacité sentimentale aidera un consommateur de pornographie à devenir un humain plus équiibré, libre de sa vie et heureux ! Il me fait plaisir de vous accorder une rencontre si vous souhaitez en discuter davantage. Vous pouvez cliquer ici pour prendre un rendez-vous.

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Qui est fier de consommer de la pornographie ? Lorsque vous demandez à votre ami ce qu’il a fait de sa journée, seriez-vous déstabilisé s’il disait « J’ai consommé pas mal de pornographie. C’était cool ! ». Où je veux en venir, c’est que cette pratique conduit souvent à des sentiments de honte et mène à de l’isolement.

                Nous avons seulement une vie à vivre et nous nous construisons à partir de nos expériences. Je ne veux pas être moralisateur mais la consommation de pornographie ne constitue pas une expérience qui fait grandir l’individu et entraîne de grandes pertes de temps. Le temps perdu dans cette pratique solitaire pourrait être investi autrement, en s’adonnant à des activités de loisir par exemple. Pour moi, la notion de bonheur renvoie à l’évaluation que nous faisons de notre propre vie. Si une grande proportion de temps est passée dans l’isolement, il s’avère normal de ne pas se sentir satisfait, de sentir que nous pourrions profiter davantage de la vie.

                Plus le consommateur de pornographie s’isole, plus il aura peur de réinvestir à nouveau des relations sociales ou sa propre relation amoureuse (s’il est en couple). Comme mentionné plus haut, l’individu aux prises avec cette problématique n’admet pas souvent sa dépendance à son ou sa partenaire. Il y a donc un impact au niveau de l’intimité relationnelle du couple. Le partenaire n’a plus accès à une partie de la vie du consommateur de pornographie. Dans l’isolement, il y a de l’évitement et il est prouvé en psychologie cognitive et comportementale que l’évitement renforce la peur ou l’anxiété. En parcourant des forums de dépendants, il n’est pas rare de voir des hommes exprimant des malaises dans les situations sociales. Certains sont extrêmement isolés. Je tiens à préciser que ce ne sont pas tous les grands utilisateurs de pornographie qui s’isolent ou manquent d’habiletés sociales mais il semble y avoir un certain rapport de cause à effet bidirectionnel (l’isolement peut mener à une dépendance à la pornographie pour se stimuler et la honte découlant de la consommation excessive de pornographie peut conduire à de l’isolement).

                L’individu évite donc ce qu’il trouve menaçant, c’est-à-dire dévoiler une partie de lui-même ou bien tout simplement le fait d’entrer en relation avec autrui. On pourrait qualifier les gens dépendants à la pornographie d’ « anxieux relationnels ».  Pourquoi a-t-on peur de se dévoiler ou d’être en relation ? Parce qu’on ne souhaite pas être jugé, rejeté ou abandonné. Très souvent, la dépendance à la pornographie cache des problèmes affectifs plus profonds comme des schémas d’imperfection, de manque affectif, d’abandon ou de méfiance / abus (selon la thérapie des schémas de Young). Dans d’autres cas, c’est davantage une question de manque de contrôle ou de discipline.

                Dans mon prochain et dernier article de cette série spéciale, je vais aborder différentes avenues de traitement.

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De plus en plus d’hommes viennent me consulter pour un problème de dépendance à la pornographie. La prévalence semble augmenter de plus en plus. Comme sexologue clinicien, ma responsabilité est d’aider ces hommes à passer au travers de leurs difficultés et de leur montrer un chemin pour vivre une nouvelle réalité.

                Dans un premier temps, il s’avère juste de dire que ces hommes sont constamment en recherche de nouvelles images. L’activateur d’Éros n’est pas un stimulus réel mais plutôt un stimulus virtuel. Ainsi, le consommateur de pornographie s’éloignera de plus en plus d’une sexualité qu’on pourrait qualifier de « réelle » ou relationnelle.  Même s’ils sont en couple, certains individus seront davantage motivés par la quête de nouvelles images sexuelles sur le net que par une relation sexuelle avec leur partenaire. Aussitôt que nous choisissons de nous isoler dans notre sexualité plutôt que d’investir l’intimité dans notre couple, il y a un problème important. Beaucoup d’hommes assumeront mal leurs motivations sexuelles et devront ainsi mentir à leur conjointe. Il pourra y avoir des sentiments de honte et culpabilité importants et éventuellement une peur de perdre sa partenaire. Pour ce qui touche les hommes célibataires, ils opteront pour l’investissement d’un univers virtuel plutôt que la recherche d’une relation intime dans leur environnement. J’observe la plupart du temps un sentiment de vide (plus ou moins conscientisé) chez ces personnes.

                Ces hommes ont tendance à investir la quête de sensations fortes plutôt que les sentiments. Dans leur processus de prise de décision, la gratification à court terme l’emportera souvent sur les objectifs à long terme. Si la consommation de pornographie est régulière, une dépendance se créé et l’individu peut même se déconnecter d’une partie de lui. De quelle partie de lui-même le consommateur de pornographie se déconnecte ? De la partie saine de lui qui tente d’agir selon ses valeurs, qui a des objectifs à long terme, qui éprouve de l’amour envers son ou sa partenaire, qui recherche la sécurité et la stabilité. Ainsi, la liberté de l’individu devient compromise car les choix sont guidés par la recherche de sensations fortes plutôt que par les sentiments plus profonds ou les valeurs. Mais rassurez-vous, il y a possibilité de se conscientiser et de changer avec suffisamment de volonté, de persévérance et de discipline.

                Le rapport avec l’autre s’avère également affecté. La femme devient le plus souvent un objet sexuel plutôt qu’un être humain multidimensionnel. Il y a un rapport Je-Ça plutôt que Je-Tu. Les consommateurs de pornographie vont beaucoup érotiser la distance et cela peut se répercuter dans la sexualité avec leur partenaire. Par exemple, un homme demandera à sa conjointe de jouer des scénarios où il est spectateur et où celle-ci s’exhibe devant lui. Il y a ainsi une reproduction du « pornographique » et il y a une dynamique « voyeur-exhibitionniste » plutôt que relationnelle.

                Dans ce court article, j’ai surtout tenté de vous dresser un portrait de la vie sentimentale et émotive de ces hommes. Dans mon prochain texte, je vais vous décrire les mécanismes d’évitement utilisés par cette population qui vit souvent beaucoup d’isolement.

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Bonjour,

Abordons maintenant un autre pilier important du couple, c’est-à-dire la compatibilité sexuelle. Qu’est-ce que la compatibilité sexuelle ? C’est le niveau de fluidité que nous vivons avec notre partenaire sur le plan de la sexualité. Il est normal qu’avec certains individus, nous soyons très compatibles, d’autres plus ou moins et certains pas du tout. À mon avis, voici différents aspects à considérer lorsque nous parlons de compatibilité sexuelle :

L’érotisme privilégié : Je reçois parfois des couples où l’un apprécie davantage la tendresse et les massages alors que l’autre préfère le côté animal (mordre, embrasser fougueusement, beaucoup d’agressivité phallique, etc…) C’est toujours préférable quand les deux partenaires sont sur la même longueur d’onde par rapport à l’érotisme qui est privilégie. Comme sexologue clinicien, je recommande à chacun d’intégrer les érotismes fusionnels et antifusionnels afin justement d’être compatible avec un plus grand nombre de partenaires.

Limites et blocages sexuels : La sexualité représente aussi un acte créatif qui se joue à deux. La liberté de l’un se réduit aux limites de l’autre. Par exemple, si votre conjointe n’apprécie pas le sexe oral, il y a un comportement sexuel de moins qui peut être exercé. Si les deux membres de la dyade sont affectés par les mêmes blocages, il peut y avoir une certaine compatibilité sexuelle dans le sens qu’ils auront une sexualité confortable dans laquelle ils se sentent à l’aise. Toutefois, mieux vaudrait consulter en sexothérapie pour remédier à ces blocages et développer son plein potentiel érotique. S’il y a trop de blocages, la sexualité peut devenir complexe et manquer de fluidité. Si l’érotisme fusionnel n’est pas intégré, il y a blocage affectif (inhibition dans l’expression de sentiments et de tendresse). Si l’érotisme antifusionnel n’est pas intégré, il y a blocage sexuel (inhibition dans l’expression de l’animalité)

La chimie des corps : Il s’avère important de se sentir à l’aise physiquement avec son partenaire. Parfois, nous pouvons aimer quelqu’un profondément mais ne pas être attiré sexuellement par cette personne. Parfois, c’est une question d’odeur…parfois c’est que notre conjoint n’a pas le type de corps qui nous attire davantage. Il y a aussi tout ce qui est relié au sex-appeal…Nous avons tous des codes d’attraction sexuels qui définissent des caractéristiques chez l’autre qui nous attirent. S’il y a un grand décalage entre ces codes et les attributs de notre partenaire, il peut y avoir manque de compatibilité sexuelle.

Le timing : Certains préfèrent des relations sexuelles le matin, d’autres le soir. Il peut  s’avérer difficile de maintenir une bonne fréquence de relations sexuelles s’il est difficile de trouver un moment dans la journée où les deux ont envie de passer à l’acte.

La relation comme telle : S’il y a des problèmes relationnels entre vous et votre partenaire, votre sexualité en sera probablement affectée. Par exemple, si vous êtes trop gêné pour communiquer vos préférences, il sera plus difficile pour votre conjoint de vous faire plaisir.

En conclusion, je dirais qu’il y a un grand continuum entre la rigidité et la fluidité. À un opposé, il y a l’individu plein de blocages sexuels qui est attiré par très peu de caractéristiques et à l’autre extrême du continuum, il y a l’individu ayant intégré les érotismes fusionnels et antifusionnels qui peut être attiré par beaucoup de caractéristiques différentes.

Ainsi, je recommande aux gens de ne pas avoir peur d’expérimenter différentes choses afin de devenir plus flexible. Également, j’encourage chacun à toujours bien communiquer ses préférences et ses limites quand nous parlons de sexualité.

En espérant que cet article ait pu vous inspirer. Mon dernier article de cette série parlera justement de communication !

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Bonjour,

Nous entendons souvent parler de performance sexuelle mais peu de présence sexuelle. Qu’est-ce que la présence sexuelle ? Je dirais que c’est notre capacité à vivre pleinement nos relations sexuelles, à les savourer avec tous nos sens, à connecter avec son ou sa partenaire. À mon avis, une relation sexuelle satisfaisante constitue un échange où les deux sont pleinement présents. Ce n’est pas une compétition où l’on doit performer, impressionner l’autre…

Maintenant, je vais aborder la présence sexuelle en me servant de concepts propres à la gestalt thérapie. Toute relation sexuelle constitue un « cycle de contact » si l’on veut…Il y a pré-contact (émergence du désir), engagement (décision d’assouvir ce désir),contact (relation sexuelle comme telle), plein contact (orgasme), désengagement (fin de la relation sexuelle) et assimilation de l’expérience où nous devenons en quelque sorte enrichi par celle-ci. Un être bien dans sa peau entretient un bon contact avec lui-même, les autres et son environnement. Au niveau sexuel, la connexion à soi s’avère indispensable. La sexualité est tellement mieux quand on ressent toutes les caresses de notre partenaire (sens du toucher), quand on s’extasie devant sa beauté (vue), quand on se laisse bercer ou exciter par ce qu’il nous chuchote à l’oreille (ouïe), à embrasser, mordiller, lécher le corps de celui-ci (plaisir de la bouche) à s’enivrer également par son odeur. Mais la sexualité va au-delà des cinq sens. Quelqu’un de pleinement présent dans sa sexualité va vivre une communion à la fois spirituelle (esprit), émotionnelle (cœur) et sexuelle (organes génitaux) avec son ou sa partenaire :

Communion spirituelle : Expérience riche de sens difficile à définir en termes rationnels. On est dans l’ordre du transcendant.

Communion émotionnelle : C’est ressentir une intensité dans l’amour, la tendresse et l’affection. Voilà pourquoi le sexe est meilleur quand nous sommes amoureux

Communion sexuelle : Pour l’homme, c’est pleinement exprimer sa puissance phallique tandis que pour la femme, c’est s’abandonner au plaisir d’être pénétrée. La communion sexuelle s’applique aussi aux relations homosexuelles mais de façon différente.

Ainsi, la relation sexuelle devient une expérience multidimensionnelle qui implique un grand lâcher-prise. Toute perte de contact avec ses sensations ou avec l’autre viendra entraver la satisfaction sexuelle. Par exemple, si vous êtes anxieux ou que vous avez peur d’être jugé par votre partenaire, il y aura une certaine perte de présence sexuelle car vous serez dans votre tête, dans vos pensées. Les gens satisfaits sexuellement voient une large gamme de sensations occuper leur champ de perception (figure dominante selon la gestalt) et renvoient leurs préoccupations et anxiétés dans le fond (absents du champ de perception). Au contraire, les individus affectés par des blocages sexuels voient un trop grand flux de pensées prendre de la place dans leur champ de perception, ce qui limite l’expérience sensorielle (renvoie une partie des sensations dans le fond). La figure dominante constitue ainsi des pensées et des préoccupations et le corps réagira en se crispant, en étant tendu, en résistant au plaisir…Certains de ses blocages sont conscients alors que d’autres sont inconscients.

                Pour conclure, je dirais que pour apprécier pleinement votre sexualité, vous devez vous connecter à votre corps et à votre cœur tout en vous distanciant de votre « mental » comme expliqué dans le livre « Le pouvoir du moment présent » de Tolle. Deuxièmement, il peut s’avérer pertinent de connaître la source de vos blocages, de vos résistances. Finalement, tel qu’expliqué dans mon livre l’Essentiel, être bien avec soi-même et être bien avec son partenaire constituent des facteurs qu’on pourrait qualifier d’essentiels!!

                Si ce texte suscite pour vous certains questionnements, sentez-vous libres de vous exprimer sur ce blog ou de m’envoyer un courriel. Au plaisir !

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