Bonjour ! Dans ce court article, j’aimerais vous partager mon avis par rapport au concept d’émotions négatives. Dans une société qui valorise beaucoup le succès, le bonheur, le plaisir et l’épanouissement personnel, la notion de vivre des émotions « négatives » peut être vue de manière assez péjorative. Nous sommes aussi souvent exposés au courant de la psychologie positive qui, en soit, n’est pas mauvais mais qui, appliqué de façon extrême, pourrait évoluer vers une « positivité toxique ». Imaginons que vous venez de vivre un deuil difficile et que votre ami vous dise : « Essaie d’être positif ! Ça va bien aller ». Est-ce que vous allez mieux vous sentir en entendant cela ? J’en doute fortement. Et voici pourquoi…
L’un des besoins fondamentaux de l’enfant dans son développement psychologique
Lorsqu’un nourrisson pleure ou crie, quelle est la meilleure attitude à adopter comme parent ? Allez vous dire à votre bébé « Essaie d’être positif ! Ça va bien aller ». Bien sûr que non ! Vous allez fort probablement tenter de combler son besoin ou au moins essayer fortement. Plus tard, dans son développement verbal, l’enfant arrive à davantage s’exprimer, tant au niveau des émotions positives que négatives. Beaucoup de clients me rapportent en séance que lors de leur enfance, leurs parents validaient peu leurs émotions et cela va malheureusement rendre l’accueil de sa propre expérience émotionnelle plus ardue par la suite. Beaucoup de gens ont entendu « Arrête de pleurer ! » ou encore des propos influencés par les rôles de genre : « Un gars, c’est pas supposé pleurer ! Il faut être plus fort que ça ! » « Tu es une petite fille, tu dois être gentille et ne pas montrer ta colère ». Une attitude davantage appropriée comme parent serait d’abord de venir valider l’expérience émotionnelle de votre enfant en disant par exemple : « Tu as beaucoup de peine en ce moment » et ensuite faire preuve d’empathie, d’ouverture et de curiosité. Pour résumer le tout, l’un des besoins fondamentaux de l’enfant dans son développement est le fait d’être validé dans la légitimité de son expérience émotionnelle.
Comment puis-je accueillir mes émotions maintenant ?
Malheureusement, dans la société actuelle, il semble y avoir un manque d’« éducation émotionnelle ». Je ne me souviens pas avoir appris à l’école comment accueillir mes émotions, que ce soit mon anxiété, ma tristesse ou ma colère. D’ailleurs, beaucoup de gens apprennent très tard dans leur vie le concept d’anxiété même s’ils en ressentent depuis longtemps ! Selon la thérapie d’acceptation et d’engagement (thérapie ACT), il s’avère essentiel d’accepter pleinement ses émotions en les laissant circuler librement dans notre corps. Dites-vous d’abord que vous avez le droit de vous sentir mal, triste, anxieux ou en colère. N’essayez pas de chasser votre émotion ou de la contrôler car ça va probablement venir empirer votre sensation d’inconfort. L’accueil des émotions correspond davantage à une attitude d’ouverture, curiosité et bienveillance envers soi et pas nécessairement une technique pratico-pratique. Par exemple, accueillir ses émotions pourrait consister à prendre un moment de pause pour observer son émotion et écouter notre ressenti corporel. Certains individus accueilleront aussi plus facilement leurs émotions en faisant des respirations profondes (cela ouvre le corps et permet une meilleure fluidité du mouvement émotif dans le corps) La prochaine fois que vous ressentez une émotion négative, traitez-vous comme un bon parent bienveillant le ferait !