Quelques outils pour la prévention du suicide

Publié: 8 mars 2020 dans Sexologue Montréal
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À chaque année, selon l’Association québécoise de prévention du suicide, il y a environ 1100 suicides au Québec. Je crois que la meilleure attitude à adopter s’avère surtout celle de la prévention. Agissons là où nous avons encore du contrôle.

                Je crois que la stratégie de prévention la plus importante est celle de briser le tabou du suicide, c’est-à-dire de s’autoriser à en parler ouvertement. Par exemple, si vous vous inquiétez de l’état d’un proche, mieux vaut lui demander directement s’il pense au suicide. Nous ne sommes jamais trop prudents. Voici quelques signes qui pourraient laisser présager un risque suicidaire :

Messages verbaux directs et indirects :

« Je veux me suicider »

« Je veux mourir »

« Je souhaiterais ne plus jamais me réveiller »

« J’ai fait mon testament »

« Je ne m’en sortirai jamais »

Autres indices :

Don d’objets significatifs, retrait et isolement, désintérêt pour la vie, absence d’émotions, état dépressif, brusques changements d’humeur et comportements dangereux

                J’ajouterais qu’il ne faut pas se limiter à ces signes mais aussi se fier à son instinct si vous sentez quelque chose d’inhabituel dans le comportement d’un proche. Dans tous les cas, comme je l’ai mentionné auparavant, mieux vaut aborder la question du suicide directement et le faire sans préjugés. Par exemple, il est faux de penser qu’il est lâche de se suicider ou encore que les gens se suicidant sont courageux. De plus, l’individu suicidaire ne souhaite pas vraiment mourir. Il désire plutôt arrêter de souffrir. Ainsi, le suicide devient une solution définitive à un problème temporaire.

                Comme autre stratégie importante de prévention, j’ajouterais qu’il ne faut pas rester seul. Ici, j’inclus tant les gens ayant des idées suicidaires que les proches d’individus suicidaires. Beaucoup de ressources ayant comme mission la prévention du suicide sont disponibles au Québec. Ne restez pas seul avec ce type de secret. Il s’avère essentiel de constituer un réseau pour diminuer le risque suicidaire d’un proche.

                Il peut être aussi ardu de savoir quoi dire à un proche qui ne va pas bien. Je vous dirais que le plus important est d’écouter et de rester authentique. Ne minimisez pas la souffrance de votre interlocuteur. Nous ne sommes pas obligés d’être intervenants ou psychothérapeutes pour contribuer à la prévention du suicide. Pour aider, voici quelques questions pertinentes :

  • Comment est-ce que tu t’en es sorti quand tu n’allais pas bien dans le passé ?
  • Qu’est-ce qui te retient pour rester en vie ?
  • Parle-moi des moments où c’est moins pire pour toi.

De plus, afin d’évaluer rapidement s’il y a urgence suicidaires, posez les questions suivantes :

  • Comment penses-tu te suicider ?
  • Où penses-tu te suicider ?
  • Quand envisages-tu de te suicider ?

N’hésitez pas à contacter le 911 si le risque est trop grand. Pour conclure, je dirais que si chacun contribue à sa façon à la prévention du suicide, nous pouvons ensemble changer les choses.

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