Articles Tagués ‘psychothérapie’

Bonjour, il me fait plaisir de vous présenter ma vision plus approfondie de ce que constitue la psychothérapie. Si vous n’avez jamais consulté dans le passé, il est normal d’être nerveux à l’idée de rencontrer un professionnel en santé mentale que l’on ne connaît pas. Il est commun aussi qu’un nouveau client me dise qu’il ne sait pas du tout à quoi s’attendre. Comment est supposé se dérouler une psychothérapie en bonne et due forme ? Est-ce qu’on est couché sur un divan dos au thérapeute qui reste complètement silencieux ?

Ou est-ce plutôt un interrogatoire mené par le thérapeute et que mon rôle consiste à répondre à ses questions ?  En fait, ma façon de travailler est différente de ces clichés associés à la psychothérapie. Dans l’approche que j’utilise, le client est au cœur du processus de changement. La thérapie ressemble davantage à un voyage que nous faisons ensemble à l’intérieur de l’univers intérieur du client. Certains chemins pourront amener leur lot de découvertes et d’autres ouvriront probablement la porte à de nouvelles routes qu’on n’avait pas imaginées avant. Comme thérapeute, j’agis donc davantage comme un guide qui accompagne plutôt que le dirigeant qui vous dit quel chemin emprunter. Nous parlons donc d’une démarche qui est exploratoire et dans laquelle la curiosité par rapport à soi s’avère importante. Il n’y a pas de bonnes réponses, pas de mauvaises réponses en thérapie.

                À mon avis, la première étape d’un parcours thérapeutique est de bien cerner le motif de consultation du client. Pour y arriver, l’exploration de l’univers intérieur est très importante. Comme je l’ai mentionné dans d’autres articles, certains clients vont me dire : « Je suis venu juste pour aborder un problème très spécifique ». Ce à quoi je réponds que nous ne venons pas « en pièces détachées ». La patience s’avère donc un atout en thérapie car le plus souvent, la pression de performance est plutôt contre-productive dans un espace relationnel thérapeutique.

Une fois le problème bien défini et l’univers intérieur suffisamment exploré, il m’arrive de faire le point avec mon client et y partager quelques observations ou hypothèses.  Celles-ci seront plus riches si l’alliance thérapeutique est suffisamment forte et que j’ai pu faire un bon tour du monde intérieur du client.

Lorsque vous voyagez, préférez-vous courir ou marcher lentement et bien regarder autour de vous ? Moi, je préfère ne pas être trop pressé et prendre le temps d’apprécier le paysage. C’est un peu la même chose en thérapie. Lorsque je pose parfois des questions, le client peut prendre tout son temps pour répondre…je n’attends pas une réponse « du tac au tac ». Les moments de silence et les pauses sont normaux. Une séance de thérapie n’est pas supposée ressembler à un interrogatoire. Ça doit bien respirer !

Certains clients m’ont déjà aussi fait comprendre qu’ils se sentaient plus à l’aise avec un thérapeute qui dirige les séances, notamment en posant beaucoup de questions et en étant très structuré. Évidemment, je pose parfois des questions mais trop de questions ne favorise pas du tout l’autonomie et la liberté dans un processus thérapeutique exploratoire. Lorsque le thérapeute prend une position directive et oriente la plus grande partie de la séance avec des questions ciblées, il se trouve à montrer des chemins particuliers et on se prive donc de plusieurs sentiers qui pourraient être très intéressants et pertinents ! J’avoue que cela peut paraître angoissant comme certains car ils auront l’impression de ne pas savoir quoi dire, ou ne pas savoir quel chemin emprunter. Si cela résonne en vous, ne vous inquiétez pas car toute séance thérapeutique se prépare. Entre les séances, j’encourage mes clients à rester actif dans la démarche thérapeutique. Pour ce faire, il peut être bénéfique de prendre des notes suite à une séance ou au minimum de réfléchir à la séance qui vient de se dérouler afin de bien la digérer et l’assimiler. J’aime bien aussi faire des petits résumés de séances à la fin de celles-ci afin que mon client ait une bonne idée des différents chemins parcourus en séance, des découvertes qui ont été faites, des obstacles qui ont été rencontrés, etc…

Voilà comment je vois la psychothérapie après plus de 10 années dans mon domaine. Lorsque j’ai commencé, je n’avais pas cette vision. Vous voyez…même les thérapeutes évoluent et ne sont pas parfaits ! C’est dans la nature de l’être humain d’évoluer et d’être en perpétuel changement. Au plaisir de vous rencontrer !

On a tous une certaine conception de ce qu’est une thérapie. Nous sommes influencés par ce que nous voyons dans les films. Par exemple, beaucoup peuvent s’imaginer qu’ils doivent s’allonger sur un divan et que le thérapeute silencieux se contentera de prendre quelques notes en retrait. Ce cliché est souvent représenté. Dans ce court article, je vais vous partager ma vision d’un processus thérapeutique.

                Premièrement, j’aimerais aborder le processus interactionnel entre le thérapeute et son client. Plusieurs facteurs influenceront ces interactions : le niveau d’engagement de chacun, le niveau d’introspection du client, l’état dans lequel sont le thérapeute et le client, le niveau de responsabilisation du client par rapport à sa problématique, les résistances du thérapeute et du client, le niveau de tolérance aux silences de chacun….et j’en passe. À mon avis, les meilleures séances sont celles où l’on sent un « flow », c’est-à-dire une grande fluidité dans les échanges. En fait, il s’avère nécessaire de prendre une distance avec l’idée que le thérapeute va « régler » la problématique du client ou que tel un expert, il va tout de suite identifier la cause précise d’une problématique. Le psychothérapeute, bien qu’il porte la responsabilité du processus thérapeutique, agit davantage comme un guide ou un facilitateur et il s’avère plus qu’important que le client entretienne des attentes réalistes envers celui-ci. Voilà pourquoi il peut nous arriver comme thérapeute de parfois « travailler plus fort » que le client en rencontre et cela n’est pas souhaitable. Comment cela se manifeste-t-il en rencontre ? Je dirais qu’un mode « question-réponse » peut s’installer. Le thérapeute pose une question, le client répond…et ainsi de suite. Les réponses sont brèves sans véritable exploration. Et la notion d’exploration représente un concept clé ! Dans la rencontre avec le psychothérapeute, le client a avant tout un rendez-vous avec lui-même et le professionnel est là pour le guider, lui montrer différents chemins, différentes perspectives…l’accompagner dans son univers. Le rythme des échanges verbaux devrait être plutôt lent pour favoriser le contact avec les émotions.  

                Deuxièmement, en évoluant dans ma pratique professionnelle, je suis de plus en plus conscient de ces enjeux et je m’assure de l’engagement de mon client. Comment ? En l’amenant à s’engager dans la thérapie entre les séances. Par exemple, je peux suggérer à l’individu de réfléchir à un thème donné, de méditer sur quelque chose, etc…et c’est là que la rencontre suivante va être facilitée. Je le répète encore…le psychothérapeute est responsable du processus thérapeutique mais il n’est pas responsable du contenu des séances.  J’ai vu vraiment plusieurs personnes dans le cadre de ma pratique et celles ayant eu les meilleurs résultats sont celles qui en rencontre acceptaient l’idée de s’asseoir tranquillement et d’explorer leur situation.

                Finalement, je dirais que plus la personne aidée se dévoile et donne accès à son univers, plus le thérapeute aura de l’information précieuse pour pouvoir ensuite amener de nouvelles prises de conscience ou donner des recommandations davantage personnalisées. Si l’individu veut des résultats rapides et est plutôt centré sur les résultats, les recommandations reçues risquent d’être davantage générales. Voilà, comme mot de la fin, je dirais qu’il est essentiel que le thérapeute donne de l’espoir à son client mais qu’il doit éviter de lui donner l’illusion qu’il réglera tout à sa place.

therapie et patient

Bonjour,

           La profession de sexologue a longtemps attiré de multiples préjugés. Encore aujourd’hui, il n’est pas rare de rencontrer des gens qui entretiennent des conceptions erronées  sur le champ de compétences d’un sexologue.

                Tout d’abord, je tiens à dire et redire qu’un sexologue clinicien peut intervenir à un niveau beaucoup plus large que sur la « génitalité » proprement dite. Beaucoup croient à tort que la problématique doit être strictement sexuelle pour qu’une consultation en sexologie puisse être pertinente. Je peux comprendre ces gens car la nomenclature de notre titre (sexologue clinicien) peut inspirer un champ de pratique très pointu, très spécifique. Toutefois, la sexualité représente davantage une spécialisation qu’autre chose car notre formation universitaire nous met en contact avec la pratique des différentes approches thérapeutiques (humaniste existentielle, psychanalyse/sexoanalyse, cognitivo-comportemental et interactionnel systémique) et nous avons aussi une formation pertinente pour l’intervention auprès des différents troubles de santé mentale (troubles de l’humeur, troubles de personnalité, troubles psychotiques, etc…) tout comme de bonnes bases en éthique et déontologie.

                Deuxièmement, la plupart des sexologues cliniciens détiennent également un permis de psychothérapeute leur permettant d’exercer légalement la psychothérapie qui permet d’agir sur un large spectre de problèmes. Ainsi, je peux vous avouer que je vois beaucoup de clients qui n’ont pas vraiment de problèmes sexuels mais qui peuvent présenter les difficultés suivantes :

  • Besoin de support suite à un deuil d’un être cher
  • Problème de dépendance affective
  • Difficultés d’affirmation de soi
  • Difficultés à prendre des décisions dans sa vie, dans ses relations…
  • Problématique d’anxiété sociale
  • Épuisement professionnel
  • Phobies spécifiques

Évidemment, une bonne proportion de mes clients présentent des problèmes plus spécifiques au niveau de la sexualité mais c’est très loin d’être la totalité aussi surprenant que ça puisse paraître ! En fait, à mon avis, la sexualité représente une partie importante de l’être humain qui est en constante interaction avec d’autres facteurs internes (estime de soi, confiance en soi, personnalité, niveau d’anxiété, niveau d’énergie, habiletés de communication, croyances, émotions, santé physique, inconscient, peurs existentielles…) et externes (environnement, partenaire, circonstances de vie, etc…) Un bon sexologue voudra voir plus loin de toute façon afin de détenir un bon portrait global de la situation et d’identifier tous les facteurs pouvant contribuer à la problématique.

Je crois aussi que tout individu doit tout d’abord être bien avec lui-même avant de pouvoir aspirer à se sentir bien dans ses relations et dans sa sexualité. Ainsi, ma philosophie est d’aussi amener mon client à se sentir mieux dans sa peau avant tout ! Il ne faut pas seulement intervenir sur la sexualité. Nous avons beaucoup plus de cordes à notre arc !

En guise de conclusion, j’encourage aussi les gens à partager ce texte car avant de choisir le bon thérapeute, il s’avère essentiel d’avoir une perception juste sur ce qu’il peut nous apporter ! Bonne journée à tous !

psy