Articles Tagués ‘alliance thérapeutique’

On a tous une certaine conception de ce qu’est une thérapie. Nous sommes influencés par ce que nous voyons dans les films. Par exemple, beaucoup peuvent s’imaginer qu’ils doivent s’allonger sur un divan et que le thérapeute silencieux se contentera de prendre quelques notes en retrait. Ce cliché est souvent représenté. Dans ce court article, je vais vous partager ma vision d’un processus thérapeutique.

                Premièrement, j’aimerais aborder le processus interactionnel entre le thérapeute et son client. Plusieurs facteurs influenceront ces interactions : le niveau d’engagement de chacun, le niveau d’introspection du client, l’état dans lequel sont le thérapeute et le client, le niveau de responsabilisation du client par rapport à sa problématique, les résistances du thérapeute et du client, le niveau de tolérance aux silences de chacun….et j’en passe. À mon avis, les meilleures séances sont celles où l’on sent un « flow », c’est-à-dire une grande fluidité dans les échanges. En fait, il s’avère nécessaire de prendre une distance avec l’idée que le thérapeute va « régler » la problématique du client ou que tel un expert, il va tout de suite identifier la cause précise d’une problématique. Le psychothérapeute, bien qu’il porte la responsabilité du processus thérapeutique, agit davantage comme un guide ou un facilitateur et il s’avère plus qu’important que le client entretienne des attentes réalistes envers celui-ci. Voilà pourquoi il peut nous arriver comme thérapeute de parfois « travailler plus fort » que le client en rencontre et cela n’est pas souhaitable. Comment cela se manifeste-t-il en rencontre ? Je dirais qu’un mode « question-réponse » peut s’installer. Le thérapeute pose une question, le client répond…et ainsi de suite. Les réponses sont brèves sans véritable exploration. Et la notion d’exploration représente un concept clé ! Dans la rencontre avec le psychothérapeute, le client a avant tout un rendez-vous avec lui-même et le professionnel est là pour le guider, lui montrer différents chemins, différentes perspectives…l’accompagner dans son univers. Le rythme des échanges verbaux devrait être plutôt lent pour favoriser le contact avec les émotions.  

                Deuxièmement, en évoluant dans ma pratique professionnelle, je suis de plus en plus conscient de ces enjeux et je m’assure de l’engagement de mon client. Comment ? En l’amenant à s’engager dans la thérapie entre les séances. Par exemple, je peux suggérer à l’individu de réfléchir à un thème donné, de méditer sur quelque chose, etc…et c’est là que la rencontre suivante va être facilitée. Je le répète encore…le psychothérapeute est responsable du processus thérapeutique mais il n’est pas responsable du contenu des séances.  J’ai vu vraiment plusieurs personnes dans le cadre de ma pratique et celles ayant eu les meilleurs résultats sont celles qui en rencontre acceptaient l’idée de s’asseoir tranquillement et d’explorer leur situation.

                Finalement, je dirais que plus la personne aidée se dévoile et donne accès à son univers, plus le thérapeute aura de l’information précieuse pour pouvoir ensuite amener de nouvelles prises de conscience ou donner des recommandations davantage personnalisées. Si l’individu veut des résultats rapides et est plutôt centré sur les résultats, les recommandations reçues risquent d’être davantage générales. Voilà, comme mot de la fin, je dirais qu’il est essentiel que le thérapeute donne de l’espoir à son client mais qu’il doit éviter de lui donner l’illusion qu’il réglera tout à sa place.

therapie et patient

Lorsque nous prenons la décision de consulter en psychothérapie ou sexothérapie, il s’avère normal de s’attendre à tirer profit de cette démarche. Dans cet article, je présenterai différents facteurs pouvant influencer positivement ou négativement le déroulement de la thérapie :

  1. Les compétences du thérapeute

Assurez-vous de choisir un thérapeute faisant partie d’un ordre professionnel reconnu et détenant un permis de psychothérapeute. Il est possible de vous renseigner auprès de l’Ordre des psychologues du Québec.  Il est difficile de juger de la compétence d’un psychothérapeute ou sexologue dès le premier rendez-vous….Toutefois, vous pouvez vous attendre à ce que le thérapeute complète une évaluation de votre situation dans les premiers rendez-vous, qu’il clarifie les objectifs thérapeutiques et qu’il présente un plan d’intervention approprié. Ce plan devra être revu de façon périodique dans les rencontres subséquentes. À mon avis, un bon thérapeute sait écouter, évaluer et bien communiquer sa compréhension clinique. De plus, il fait preuve d’empathie, est intègre et inspire la confiance par sa manière d’être.

 

  1. La qualité de l’alliance thérapeutique

Évidemment, un thérapeute compétent et empathique favorisera la création d’un bon lien de confiance et alliance thérapeutique. Toutefois, pour différentes raisons, il peut arriver que le courant passe difficilement entre un client et son psychothérapeute. Par exemple, un client pourra réagir négativement si son thérapeute lui rappelle un parent qui était trop directif. Aussi, un client rigide pourrait avoir de la difficulté à faire confiance à un thérapeute plus ou moins nonchalant.  D’autres clients pourront vivre de grands malaises devant un thérapeute non directif qui intervient très peu lors de la rencontre. Si pour une raison ou une autre, vous ne vous sentez pas à l’aise avec votre thérapeute, je vous encourage à lui communiquer et tenter de trouver une solution. Si la raison de votre malaise ne peut pas être changée, il est mieux de considérer la possibilité d’être référé à un autre thérapeute.

 

  1. L’implication entre les rencontres

Ici, je vais aborder un facteur essentiel à mon avis que le client peut contrôler directement. À mon avis, une grande partie de la thérapie se joue entre les rencontres. C’est pourquoi entre les rendez-vous, il est super important de réfléchir au contenu des rencontres et de réaliser les exercices prescrits. Pour vous aider à intégrer le contenu des rencontres, il est suggéré de vous faire un petit résumé de la rencontre après celle-ci une fois que vous êtes à la maison. Trop souvent, les gens finissent la séance et passent tout de suite à leur quotidien. Lorsque le client n’effectue pas un exercice prescrit, cela peut vouloir dire plusieurs choses : manque de motivation face à la démarche, exercice perçu comme non pertinent ou efficace, exercice perçu comme trop difficile ou anxiogène, oubli découlant d’un manque d’organisation. Comme thérapeute, il est important d’explorer les raisons qui font qu’un client ne s’implique pas suffisamment entre les rencontres ou qu’il omet de réaliser un exercice.

 

  1. Ouverture et transparence

Afin de bénéficier le plus possible de chaque séance, il s’avère important de fournir des efforts de réflexion et de s’ouvrir sur le plan émotionnel. Il est normal de ne pas tout de suite avoir de réponses aux questions du thérapeute mais il est préférable de prendre le temps de réfléchir plutôt que de répondre systématiquement « Je ne sais pas ». De plus, j’ai noté que les clients qui se dévoilent davantage progressent mieux en général car ils me permettent d’accéder à davantage d’informations et cela facilite aussi l’alliance thérapeutique. J’apprécie aussi que le client se permette de me poser des questions et qu’il arrive en rencontre avec des thèmes qu’il souhaite explorer.  À l’inverse, une dynamique « question-réponse courte » n’est pas fluide et est rarement productive en thérapie. Ici, mon but deviendrait de comprendre la résistance derrière ça et de travailler celle-ci.

 

  1. En conclusion

Dans un premier temps, choisissez un bon thérapeute avec qui vous êtes à l’aise. Normalement, vous devriez savoir quel type de plan d’intervention votre thérapeute propose et quelle est sa compréhension clinique de votre situation. Cela est important pour que vous puissiez voir le lien entre votre motif de consultation et les outils que votre thérapeute vous proposera afin de pallier à la problématique. Soyez assidu aux rencontres et évitez d’annuler. Il est prouvé qu’une fréquence d’une rencontre par semaine donne de meilleurs résultats. Une fréquence d’une rencontre par deux semaines est aussi acceptable si votre budget ne vous permet pas de voir votre thérapeute à chaque semaine.  Finalement, soyez pleinement présent dans votre démarche et réfléchissez entre les rencontres afin de faciliter votre progression. Même si cela vous donne de l’anxiété, assurez-vous aussi de faire les exercices prescrits le cas échéant.

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