Articles Tagués ‘pornographie’

Dans mon précédent article, j’avais encouragé les gens à identifier les différentes zones à risques dans lesquelles ils sont davantage susceptibles de consommer de la pornographie. Maintenant, je vais explorer avec vous la notion d’ambivalence, c’est-à-dire la dualité de l’être humain où une partie cherche à adopter un comportement sain pour la santé et une autre partie cherche surtout à libérer des pulsions ou encore vivre des sensations fortes.

                Lorsque quelqu’un débute sa consommation de pornographie, il y a toujours un processus mental qui s’opère au préalable. Il est faux de croire que cela se fait automatiquement. Je le répète encore : Nous sommes des êtres libres et sommes davantage que nos conditionnements. Le plus souvent, il y a une partie de nous qui essaie de ne pas céder à notre envie de consommer et une autre qui souhaite se laisser aller. L’idée est de tenter de renforcer la partie de nous qui veut s’en sortir quelques secondes avant de consommer. Plus vous serez capable d’écouter cette partie de vous, plus celle-ci grandira et plus elle gagnera les combats contre l’autre partie qui veut aller consommer. Évidemment, le plus difficile est de commencer quelque part si vous n’avez pas encore un grand historique de succès à ce niveau.

                Pour débloquer, je vous encouragerais à vous poser les questions suivantes : « Pourrais-je au moins imaginer que ma journée se passe autrement ? Comment je me sentirais si je ne consommais pas ? Qu’est-ce que je pourrais faire à la place ? » En utilisant son imagination et en créant d’autres scénarios, on reprend du pouvoir sur sa vie. Ici, le fait que nous sommes fondamentalement libres est aidant pour se sortir d’une dépendance. L’idée est de créer quelque chose de très positif qui peut nous inspirer à agir autrement. Certains diront quand même : « Mais c’est trop difficile me contrôler…. »

                Si le contrôle de soi reste difficile, votre priorité devrait être plutôt d’au moins arrêter le processus mental négatif qui mène à la consommation de pornographie. Pour ce faire, je recommande de simplement se dire à haute voix « Stop » et en prenant ensuite le temps de prendre de grandes respirations. Changer de pièce dans la maison ou d’environnement peut s’avérer aussi judicieux. Même si vous n’êtes pas encore dans la création de scénarios positifs, au moins vous arrêtez la spirale négative.

                Voilà, à mon avis les outils pour traiter la dépendance à la pornographique peuvent s’avérer assez simples mais j’admets que l’application peut être plus difficile. De plus, certaines personnes ont également beaucoup plus de difficulté avec l’autodiscipline et il faudra aussi explorer d’autres avenues thérapeutiques la plupart du temps. Dans cet article, il est question de stratégies d’adaptation mais en thérapie, nous pouvons aussi voir comment remédier à la source du problème (agir sur les causes et pas seulement sur les symptômes). Vous pouvez m’écrire ou faire des commentaires si vous avez des questionnements par rapport à cet article ou à cette thématique en général.

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Voici l’un des problèmes sexuels les plus fréquents chez les hommes: la dysfonction érectile. Celle-ci peut prendre différentes formes. Ça peut être une difficulté à obtenir ou maintenir  une érection lors des rapports sexuels. Parfois, c’est l’incapacité d’avoir une érection sans devoir recourir à du matériel pornographique. Dans d’autres cas, c’est l’absence d’érections en toutes circonstances. Dans cet article, je vais vous présenter différentes causes avec différentes pistes de solution.

 

Origine physiologique

La dysfonction érectile peut être causée par des problèmes vasculaires ou neurologiques. Dans certains cas, un déficit en testostérone peut également être à l’origine d’une dysfonction érectile. Beaucoup d’experts s’entendent pour dire que l’absence d’érection matinale peut indiquer un problème sexuel d’origine physique. Si c’est le cas, vous pouvez consulter un médecin qui pourra vous faire passer différents tests. Le diabète, une forte consommation d’alcool ou de drogue constituent d’autres facteurs associés à la dysfonction érectile.

 

Induite par la pornographie

Si vous n’arrivez pas à avoir une érection sans devoir consommer de la pornographie, vous avez certainement une dysfonction érectile induite par la pornographie. En ayant une dépendance à la pornographie, vous avez conditionné votre cerveau et votre pénis à répondre seulement à certains types de stimuli. Voici un site web si vous voulez davantage de détails : http://yourbrainonporn.com/. Ici, la solution constitue un arrêt complet de la consommation de pornographie afin que votre cerveau retrouve sa sensibilité à d’autres types de stimuli sexuels.

 

Masturbation excessive ou « death grip »

Cette cause s’applique davantage aux hommes qui connaissent seulement des difficultés sexuelles lorsqu’ils sont avec un partenaire. Si vous vous masturbez très souvent, il s’avère normal d’avoir des érections moins fortes. Certains disent « bander mou » par exemple. Si je fais une analogie avec la nourriture, que répondez-vous si je vous demande si vous avez encore faim après avoir mangé un repas très copieux ? Je pourrais parier que vous vous sentez plein et que l’appétit n’est pas vraiment là. C’est le même principe si vous vous masturbez trop souvent. Si vous avez une partenaire sexuelle, essayez de moins vous masturber et tentez de voir si cela augmente votre appétit sexuel lorsque le moment se présente….

De plus, en se masturbant, l’homme peut habituer son pénis à répondre seulement à un certain type de pression ou de sensations (tout dépend de la manière que l’homme se masturbe…).  En fait, beaucoup tiennent leur pénis très fermement en mettant beaucoup de pression. Ils font ensuite un mouvement de va-et-vient très rapide pour faciliter l’atteinte de l’orgasme. Beaucoup ont appris à se masturber ainsi … Toutefois, l’homme qui pénètre le vagin d’une femme vivra des sensations qui diffèrent de leur « poignée ferme » lorsqu’il se masturbe. C’est pourquoi je recommande aux hommes de changer la façon de se masturber. Faites-le d’une manière plus douce et lente. Ne mettez pas trop de pression. Connectez-vous avec votre ressenti corporel et la montée de l’excitation. Cela se rapprochera davantage des sensations inhérentes aux rapports sexuels hommes-femmes.  Vous pouvez aussi considérer l’idée de vous masturber avec un condom ou bien une « Fleshlight » si vous n’avez pas de partenaire.

 

L’anxiété de performance

L’anxiété de performance représente la principale cause de dysfonction érectile, notamment chez les jeunes hommes. La peur de ne pas être à la hauteur ou de décevoir sa partenaire cause un stress qui inhibe la réponse sexuelle de l’homme. C’est paradoxal car plus nous voulons performer, moins nous performons….En fait, le problème est d’associer sexualité et performance. La sexualité devrait plutôt être vue comme un moyen de se rapprocher émotionnellement de son partenaire et de vivre des expériences avec celui-ci. Si vous êtes affectés par l’anxiété de performance, je vous encourage à investir davantage les préliminaires et la sensualité avant de passer à une sexualité davantage « génitale ». Vous allez constater que l’érection devrait venir naturellement. Certains clients m’ont également rapporté que se faire masser par leur partenaire les a aidés à se détendre et à ainsi atteindre une meilleure érection. Finalement, tentez de vous préoccuper le moins possible par votre érection et vivez le moment présent ! Mettez votre attention vers ce qui vous excite !

Voilà, j’espère que cet article vous aidera à mieux comprendre ce qui peut causer vos difficultés érectiles. Si vous voulez davantage de détails ou un suivi sexologique, n’hésitez-pas à me contacter pour prendre un rendez-vous.

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J’ai récemment vu au cinéma le film « Le Mirage » réalisé par Ricardo Trogi et écrit par Louis Morrisette et François Avard. Même s’il se positionnait comme une comédie dramatique, je l’ai trouvé très réaliste et pertinent.

En gros, le film décrit la vie d’un couple typique de « haute classe moyenne » habitant une prestigieuse maison en banlieue. Patrick Lupien, le personnage principal incarné par Louis Morrisette, est propriétaire franchisé d’un grand magasin de sports. Il a aussi une conjointe et deux enfants en santé. Vu de l’extérieur, il semble avoir une vie parfaite. J’irais jusqu’à dire que beaucoup l’envieraient…

Toutefois, le scénario nous met en contact avec l’envers de la médaille. Ce couple vivant beaucoup dans le « paraître » et « l’avoir » est très malade et dysfonctionnel. Voici quelques angles d’analyse décrivant aussi plusieurs couples :

 

Manque d’authenticité et responsabilité du personnage principal

Patrick Lupien souhaite dégager l’énergie du « mâle alpha » même si sa vie déraille à tous les niveaux. Il est incapable de montrer de la vulnérabilité, notamment avec sa partenaire. Celui-ci semble incapable de voir la réalité en face. Il fait preuve de déni en ignorant ses difficultés financières et en continuant d’endetter son ménage. Je le soupçonne de se comparer à son couple d’amis qui affiche une très grande réussite matérielle et qu’il voudrait paraître aussi riche qu’eux. Quelqu’un qui est incapable de reconnaître ses problèmes vit avec une conscience très limitée. Un individu inconscient, à mon avis, est très irresponsable. Cela amène chez le personnage principal une lourde anxiété existentielle qu’il tentera d’échapper…Qu’est-ce que la définition du snobisme ? Acheter des choses qu’on n’aime pas avec de l’argent qu’on n’a pas pour impressionner des gens qu’on n’aime pas ! Quel manque d’authenticité !

Compulsion sexuelle du personnage principal

Comment échapper à cette anxiété existentielle ? Par la sexualité. Patrick Lupien multiplie les séances de masturbation devant des vidéos pornographiques. Il vient un moment où sa conjointe trouve plus de 100 pages consultées de contenu pornographique dans son historique de navigation. À ce moment, nous pouvons le voir consulter une psychothérapeute / sexologue. Notons aussi qu’il regarde compulsivement le facebook d’une amie de sa conjointe alors qu’il est au travail. Il finit par tenter de séduire cette femme mais cela échoue lamentablement. Il va jusqu’aux attouchements sexuels. En fait, il a peu de pouvoir sur son désir sexuel. C’est comme si c’était plus fort que lui….Il y a donc un manque de liberté au niveau de l’agir (choisir consciemment de s’engager ou de se désengager d’une situation selon les données de notre environnement). Ce manque de liberté s’exprime à la fois dans sa manière d’être au monde générale et dans sa sexualité.

La conjointe de Patrick : faible identité et surcompensation

La conjointe Isabelle, interprétée par Julie Perreault, est affectée par un épuisement professionnel dans le scénario. Elle consomme des antidépresseurs et elle semble « surcompenser » dans les dépenses matérielles. Elle semble concevoir que la carte de crédit de son conjoint n’a pas de limites. Il lui arrive même de considérer une augmentation mammaire afin de devenir aussi « sexy » que son amie. En observant Isabelle, nous voyons le vide existentiel qu’elle traverse ainsi que son identité peu consolidée. Cette faible identité se traduit aussi par un faible désir sexuel, voire absent. Certaines scènes du film montrent aussi son incapacité à être séduisante et à apprécier la sexualité. Par exemple, alors qu’elle faisait une fellation à son partenaire, elle se préoccupait de tâches ménagères…

Une dynamique de couple dysfonctionnelle

Nous assistons donc à l’union de deux individus qui ne sont pas biens avec eux-mêmes. Cela donne un cocktail dangereux. Plus le film avance, plus nous constatons leur manque de communication. Par exemple, Patrick est incapable de dire à sa partenaire Isabelle qu’il n’est plus vraiment attiré par elle. Ils auraient pu travailler la séduction dans leur couple mais il s’avère impossible de remédier à une problématique qui n’est même pas reconnue et verbalisée par le couple. Je dois reconnaître que la prise d’antidépresseurs chez la femme vient réduire son désir sexuel mais ce n’est pas une raison pour ne pas communiquer ou au moins essayer quelque chose de nouveau. D’ailleurs, la scène dans le salon échangiste montre les insécurités et le sentiment d’infériorité de la conjointe quand Patrick fait allusion à un « trip à quatre ». Oui, la sexualité ouverte est une question de valeurs mais dans ce cas-ci, c’était plutôt l’insécurité du personnage incarné par Julie Perreault qui parlait…

Un peu d’espoir à la fin

À la fin, nous pouvons voir Patrick Lupien courir dans la nature quelques semaines suite à sa rupture. Il réussit enfin à effacer les messages vocaux qu’il avait envoyés à son ex (Isabelle) pour la récupérer. Il sort de l’étape du déni et ose prendre un nouveau départ dans sa vie. Il se rend probablement compte qu’il n’a pas besoin de cette grosse maison et de ses milliers de gadgets électroniques dont il n’a pas besoin. Il semble apprécier sa petite roulotte et sa nouvelle liberté. J’imagine qu’il se sent enfin vivant.

Mon mot de la fin

Suite au visionnement de ce film, il s’avère tout à fait normal de se sentir cynique face aux relations de couple à long terme. Nous contactons tout l’ennui et le vide parfois sous-jacent à ce type de relations. Toutefois, il faut garder en tête que cela peut être évité. Ici, nous avions deux personnages avec de sérieux problèmes…Il suffit que nous prenions deux êtres authentiques et matures et la situation pourrait drôlement s’améliorer.

Je vous recommande ce film sans hésiter !mirage