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On a tous une certaine conception de ce qu’est une thérapie. Nous sommes influencés par ce que nous voyons dans les films. Par exemple, beaucoup peuvent s’imaginer qu’ils doivent s’allonger sur un divan et que le thérapeute silencieux se contentera de prendre quelques notes en retrait. Ce cliché est souvent représenté. Dans ce court article, je vais vous partager ma vision d’un processus thérapeutique.

                Premièrement, j’aimerais aborder le processus interactionnel entre le thérapeute et son client. Plusieurs facteurs influenceront ces interactions : le niveau d’engagement de chacun, le niveau d’introspection du client, l’état dans lequel sont le thérapeute et le client, le niveau de responsabilisation du client par rapport à sa problématique, les résistances du thérapeute et du client, le niveau de tolérance aux silences de chacun….et j’en passe. À mon avis, les meilleures séances sont celles où l’on sent un « flow », c’est-à-dire une grande fluidité dans les échanges. En fait, il s’avère nécessaire de prendre une distance avec l’idée que le thérapeute va « régler » la problématique du client ou que tel un expert, il va tout de suite identifier la cause précise d’une problématique. Le psychothérapeute, bien qu’il porte la responsabilité du processus thérapeutique, agit davantage comme un guide ou un facilitateur et il s’avère plus qu’important que le client entretienne des attentes réalistes envers celui-ci. Voilà pourquoi il peut nous arriver comme thérapeute de parfois « travailler plus fort » que le client en rencontre et cela n’est pas souhaitable. Comment cela se manifeste-t-il en rencontre ? Je dirais qu’un mode « question-réponse » peut s’installer. Le thérapeute pose une question, le client répond…et ainsi de suite. Les réponses sont brèves sans véritable exploration. Et la notion d’exploration représente un concept clé ! Dans la rencontre avec le psychothérapeute, le client a avant tout un rendez-vous avec lui-même et le professionnel est là pour le guider, lui montrer différents chemins, différentes perspectives…l’accompagner dans son univers. Le rythme des échanges verbaux devrait être plutôt lent pour favoriser le contact avec les émotions.  

                Deuxièmement, en évoluant dans ma pratique professionnelle, je suis de plus en plus conscient de ces enjeux et je m’assure de l’engagement de mon client. Comment ? En l’amenant à s’engager dans la thérapie entre les séances. Par exemple, je peux suggérer à l’individu de réfléchir à un thème donné, de méditer sur quelque chose, etc…et c’est là que la rencontre suivante va être facilitée. Je le répète encore…le psychothérapeute est responsable du processus thérapeutique mais il n’est pas responsable du contenu des séances.  J’ai vu vraiment plusieurs personnes dans le cadre de ma pratique et celles ayant eu les meilleurs résultats sont celles qui en rencontre acceptaient l’idée de s’asseoir tranquillement et d’explorer leur situation.

                Finalement, je dirais que plus la personne aidée se dévoile et donne accès à son univers, plus le thérapeute aura de l’information précieuse pour pouvoir ensuite amener de nouvelles prises de conscience ou donner des recommandations davantage personnalisées. Si l’individu veut des résultats rapides et est plutôt centré sur les résultats, les recommandations reçues risquent d’être davantage générales. Voilà, comme mot de la fin, je dirais qu’il est essentiel que le thérapeute donne de l’espoir à son client mais qu’il doit éviter de lui donner l’illusion qu’il réglera tout à sa place.

therapie et patient

Je rencontre beaucoup de gens ayant des difficultés à tolérer l’intimité mais ce n’est pas nécessairement toujours pour les mêmes raisons. Alors que certains n’arrivent pas du tout à être seuls, d’autres sont incapables de laisser rentrer quelqu’un dans leur vie. Comment trouver un équilibre dans tout ça ?

                L’idéal est si vous êtes capable d’apprécier à la fois les moments de solitude et les moments partagés. Nous sommes des êtres sociaux qui ont des besoins psycho-affectifs mais d’un point de vue existentiel, nous naissons seul et nous mourrons seul également. Lorsque nous avons du mal à accepter notre solitude ou la nécessité de partager notre vie avec notre conjoint, il y a de problèmes à l’horizon.

                J’ai beaucoup croisé des individus disant : « J’ai besoin d’être seul » ou bien « je dois être dans ma bulle pour recharger mon énergie » ou encore « J’ai besoin de personne ». À mon avis, le besoin de solitude est légitime dans la mesure où il ne créé pas un trop grand éloignement dans le couple. Prenons l’exemple de quelqu’un ayant eu une énorme journée de travail et qui arrive à la maison fatigué avec un mal de tête colossal. Supposons que cet individu est du type intraverti et qu’il a plutôt besoin d’être seul pour se ressourcer. Comment pourrait-il agir dans cette situation lorsque sa conjointe se prépare à l’accueillir ? Ici, il y a deux extrêmes à éviter. Cet individu doit éviter de refouler son besoin d’être seul et de cacher son état réel à sa conjointe. On a tous le droit d’être malade ! Il n’est pas authentique de prétendre aller bien si ça ne va pas. Toutefois, l’autre extrême qui n’est pas mieux est de complètement se déconnecter de sa partenaire et de faire comme si elle n’était pas là (dans la mesure où le besoin d’être seul prend toute la place). Il serait intéressant de dire : « Aujourd’hui, ma journée a été épuisante et j’ai besoin de me reposer. Je ne serai pas en mesure de beaucoup parler. Je vais aller me reposer. Je reconnais que tu passeras la soirée sans moi et j’en suis désolé mais je dois prendre soin de moi avant tout ». Ainsi, on assume notre besoin individuel tout en reconnaissant la situation de l’autre.

                Sinon, voici un autre exemple pour les gens ayant de la difficulté à vivre seul. Imaginons un jeune homme qui vient d’apprendre que sa conjointe va revenir à la maison plus tard que prévu étant donné qu’elle a eu une réunion de dernière minute au travail. Il pourrait devenir réactif et dire « Tu me laisses encore seul pour préparer le souper des enfants ! » mais cette position n’est pas la plus mature à mon avis. Ici, le jeune homme doit tolérer le moment de « solitude » avant que sa conjointe rentre à la maison car personne ne peut être disponible pour nous 24 heures sur 24. Il serait plus judicieux ici qu’il baisse ses attentes envers sa conjointe (du moins, pour cette soirée ! » et qu’il accepte sa réalité.

                En guise de conclusion, c’est donc important de bien pouvoir jongler entre les moments de solitude et ceux de proximité lorsque nous évoluons dans un couple. On ne peut pas s’attendre à ce que l’autre soit là pour nous 24 heures sur 24 et on ne peut pas aussi toujours demander à l’autre de nous laisser seul ! Il y a ici un équilibre à atteindre et les clés pour y parvenir sont la fait d’assumer ses besoins, les exprimer tout en considérant l’autre et en étant à son écoute.

intimité rel

Aujourd’hui, je vais vous présenter différents exemples de ce qui peut expliquer une baisse de désir dans le couple. Je précise que chaque personne est unique et que si vous vivez un manque de désir, ça ne veut pas dire forcément que c’est causé par l’une des raisons présentées dans cet article.

 

Une dynamique de couple dysfonctionnelle

Ici, c’est le cas classique. Le couple ne fonctionne pas et n’arrive pas à bien communiquer (se dire les vraies choses). Souvent, nous pouvons constater un partenaire qui évite de faire des avances à son conjoint par peur d’être rejeté. Dans d’autres cas, nous pouvons voir quelqu’un faire semblant de ne pas voir l’initiative sexuelle de l’autre. Certains n’arrivent pas à verbaliser leurs insatisfactions sexuelles ou leurs attentes/fantasmes. Ça prend une grande confiance en soi et une grande tolérance à l’anxiété d’aller plus loin au niveau du dévoilement de soi. Ce type de mécanisme mène à une stagnation dans la vie sexuelle du couple qui en même temps peut représenter une zone confortable pour certains. Il est sécurisant de rester au même endroit et de ne pas devoir se remettre en question !

Le manque de vitalité

Parfois, le problème est surtout attribuable à une dynamique individuelle (plutôt qu’une dynamique de couple). Certains individus s’ennuient dans leur vie et portent en eux un malaise existentiel. Ils se sentent « mort en dedans » ou pas suffisamment vivant. Ici, il y a souvent un manque de contact avec sa subjectivité, avec qui l’on est vraiment. L’être humain affecté par un ennui existentiel a plutôt tendance à vivre selon les attentes de son environnement. Pour pouvoir ressentir du désir sexuel, il faut être connecté avec soi ! Je peux ajouter aussi que le fait d’être affecté par une dépression aura certainement un impact sur le niveau de désir sexuel tout comme parfois la prise d’antidépresseurs qui y est associée.

 Difficultés d’engagement

Ici, c’est une raison qui est un peu moins explorée à mon avis sur la question du manque de désir. Pourtant, il y a parfois des situations où le désir sexuel est ressenti mais il y a un blocage au niveau de l’expression de celui-ci. Par exemple, un homme pourra avoir une érection lorsqu’il embrasse sa femme mais il sera réticent à « faire l’effort » pour que cela évolue vers une relation sexuelle complète. Ici, c’est davantage la problématique du manque d’engagement qui doit être travaillée et explorée. Pourquoi ? Car une personne qui n’est pas suffisamment engagée aura du mal à faire des efforts ou rester ancrée dans tout processus à long terme. S’engager, c’est faire passer ses valeurs et ses sentiments authentiques avant le besoin de gratification immédiate et de facilité. Dans la vie, il faut souvent faire des efforts, tolérer un inconfort à court terme et savourer des gains sur le long terme en résultant. Je ne dis pas qu’il faut « se forcer » pour avoir des relations sexuelles lorsque nous sommes bloqués dans une dynamique de couple où la fréquence est très faible. Par contre, il faut au moins briser la glace, tolérer que ce ne soit pas naturel et se dire que l’appétit vient en mangeant ! Souvent, je vois des gens qui me disent qu’ils sont très satisfaits de la sexualité dans leur couple mais pourtant admettent manquer de « drive sexuelle » !

Voilà ! En espérant que cette chronique ait pu vous inspirer si cette problématique s’avère une préoccupation pour vous.

manque libido

Aujourd’hui, je souhaite davantage aborder la thématique de la séduction qui constitue un sujet fort intéressant. Je constate que beaucoup de gens se demandent comment séduire, quelles sont les meilleures approches, etc…Je préfère recadrer en mentionnant qu’il vaut mieux chercher à être séduisant que de faire quelque chose pour séduire. Et encore là, nul ne peut séduire tout le monde à mon humble avis.

                Je recommande souvent à mes clients de devenir la meilleure version d’eux-mêmes, d’avoir des objectifs de vie motivants qui fera en sorte qu’ils seront davantage rayonnants et dégageront ainsi une meilleure énergie. Ici, les éléments sont facilement dans notre locus de contrôle. Un autre constat que je fais, c’est que malheureusement un certain nombre d’individus vont chercher des « recettes toutes faites » pour séduire ou un mode d’emploi si vous préférez. Que voulez-vous, c’est toujours plus simple et rassurant de savoir exactement quoi dire, pas besoin de réfléchir et d’être créatif ! Ici, nous sommes dans la dimension des techniques de séduction. À mon avis, le seul avantage de la mise en application de ces techniques est le fait que ça peut faire sortir quelqu’un de timide de sa zone de confort et passer à l’action. C’est un peu comme des petites roues de vélo ! Toutefois, quelqu’un favorisant seulement l’aspect technique du processus de séduction ne sera pas dans un processus réel de développement personnel. Ici, nous sommes dans le « faire » et non dans « l’être ». De plus, comme le titre de l’article le reflète, il semble y avoir un mythe autour de ces techniques de séduction souvent vendues par des gourous de la drague. Je fais référence entre autres au courant des « Pick-Up Artist »

                La réalité, à mon avis, est plutôt que chaque homme est plus ou moins le type recherché par une femme spécifique. Par exemple, il est possible qu’une femme X cherche un homme sportif et baraqué alors qu’une femme Y cherchera davantage un intello bien élevé. Chacun a une idée plus ou moins précise du type de personne qui l’intéresse ! Donc, mon hypothèse est que lors du premier rendez-vous, chacun part avec un « handicap » ou des points en avance selon son niveau de concordance ou discordance avec le « type idéal » de l’autre. Encore une fois et comme je l’avais mentionné dans mes articles précédents traitant de séduction, j’ai vu trop souvent dans l’émission Opération Séduction que le candidat choisissait simplement celui ou celle qui était le plus son « genre ». De plus, si l’homme ou la femme n’était pas le type de l’autre, il avait droit à davantage de questions pouvant mener à une disqualification. En psychologie sociale, nous comprenons que l’être humain cherche constamment à confirmer ses hypothèses de départ et qu’il s’avère très difficile de changer son attitude par rapport à quelqu’un. À quoi sert la séduction alors si tout semble jouer d’avance ? C’est un peu fataliste non ?

                Non, tout n’est pas joué d’avance car la personne séduisante, par sa grande confiance et son magnétisme, a davantage de chances d’attirer dans sa vie des gens qui lui correspondent. La personne séduisante saura ne pas perdre de points auprès d’un interlocuteur ayant déjà une impression favorable et saura gagner quelques points si elle est en situation d’handicap au début (par exemple si elle n’est pas du tout le type physique de l’autre).  La personne séduisante est capable de s’auto-valider et n’a pas vraiment besoin de l’approbation des autres. À contrario, quelqu’un développant plutôt un savoir-faire (et non un savoir-être), pourra avoir des résultats à court terme mais tôt ou tard, le masque tombera et le manque de confiance et de profondeur seront davantage mis en lumière.

                Soyez bien avec vous-même d’abord et après, ce sera plus facile d’être bien avec quelqu’un d’autre et de développer votre potentiel réel de séduction !

séduction

Beaucoup de gens vont comparer la nourriture à la sexualité et avec raison. Dans les deux cas, nos sens sont éveillés et nous ressentons du plaisir. Hélas, dans chaque domaine, le plaisir peut se transformer en déplaisir ! Voici pourquoi je vous partage aujourd’hui ma vision quant à la notion d’appétit sexuel.

                On entend parfois l’expression « respectez votre appétit » mais qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Ça signifie de manger tant que l’on ressent la faim et d’arrêter une fois l’état de satiété atteint. Qui mange vraiment en respectant sa faim ? J’estimerais que ce n’est pas la majorité des gens et ce, pour différentes raisons : manque de ressources, troubles alimentaires, gourmandise, « manger ses émotions », etc… La plupart d’entre nous a déjà un jour trop mangé et a pu constater que le plaisir de manger quelque chose qu’on aime pouvait se transformer en problématiques digestives et donc en déplaisir !

                Ici, je n’ai pas l’intention de parler strictement de bouffe. Comme vous le savez, je suis sexologue et pas un nutritionniste. Je voulais simplement mieux vous illustrer le parallèle qu’on peut faire entre l’appétit pour la nourriture et la libido (appétit sexuel).

                Beaucoup d’hommes vont me poser des questions par rapport à la masturbation, notamment la fréquence idéale pour le faire. Je leur réponds à chaque fois : « Respectez votre appétit sexuel ». Pour être plus précis, je dis aux gens d’écouter les signaux que leur envoie leur corps. Si vous êtes déjà en érection par exemple, ça signifie qu’il y a un besoin sexuel et donc que vous avez « faim sexuellement ». Par contre, si votre pénis est flaccide et que vous vous demandez si c’est une bonne chose de se masturber, la réalité est que fort probablement, vous n’avez pas faim (à part pour les gens ayant une dysfonction érectile de cause physique). Certaines personnes se masturbant beaucoup vont dire qu’ils le font si fréquemment car ils ont une forte libido. Dans quelques cas, c’est vrai mais dans d’autres, il y a plutôt présence de compulsion sexuelle ou d’utilisation de la sexualité à des fins défensives ou compensatoires. Comme quelqu’un qui mange ses émotions suite à une journée difficile, certains s’évaderont devant des vidéos pornographiques pour oublier leurs problèmes. Ici, nous ne faisons pas face à quelqu’un qui se comporte ainsi à cause d’une forte libido mais plutôt à quelqu’un qui est dans une dynamique de compulsion sexuelle. Demandez-vous la question : « Quelle est mon intention derrière mon initiative sexuelle ? » Est-ce dicté par un besoin corporel ou un besoin plus psychologique ? Une telle introspection vous permettra de mieux vous connaître sur le plan sexuel et plus spécifiquement par rapport à la notion d’appétit sexuel.

                À l’inverse, certains auront plutôt tendance à refouler leurs besoins sexuels. Ici, nous faisons face à un trouble du désir. Ces gens ne seront donc pas vraiment en contact avec leur corps étant donné le mécanisme de refoulement. Ici, le processus de prise de conscience s’avère plus difficile étant donné que le refoulement est très souvent un processus inconscient. L’idéal est donc de ne pas aller dans l’excès de sexualité (compulsion), ni dans la privation de sexualité (refoulement ou interdits sexuels).

En espérant que cet article ait pu vous inspirer !

obsession sexuelle

Voici maintenant un article davantage à saveur philosophique. J’aimerais me pencher sur le manque d’authenticité que nous pouvons constater très souvent, soit dans la société, dans nos relations ou même vis-à-vis de soi-même. Spontanément, les premiers exemples qui me viennent à l’esprit se trouvent dans nos relations interpersonnelles. Certains appelleront ça le respect de « codes sociaux », d’autres des « fausses politesses » ou encore simplement de l’hypocrisie. En quoi ça consiste exactement ? Prenons le cas de Robert qui voit son amie Linda. Chacun a une vie assez occupée mais ils sont relativement heureux de se revoir après plusieurs mois. À la fin de leur souper, Linda dit automatiquement  à Robert : « C’était super agréable de te voir. On se reprendra bientôt ! ». Bientôt ! ? Vraiment ? La réalité est que chacun sait très bien qu’ils seront encore plusieurs mois sans se voir et la raison est fort simple. Chacun a une vie très occupée et ils ont respectivement d’autres priorités et ce, malgré une amitié saine entre eux. Ici, Linda n’est pas du tout mal intentionnée mais elle n’est pas authentique en mentionnant ce type de cliché. Pourquoi simplement pas voir la réalité en face et dire à Robert : « Je comprends que chacun a une vie bien remplie et on se reprendra quand nous serons libres ». L’exemple, à première vue, peut sembler très banal mais à mes yeux, c’est une forme parmi d’autres de manque d’authenticité qui est devenu en quelque sorte une manière « normale » de fonctionner socialement. Maintenant, j’ai une pensée pour les politiciens. Pourriez-vous imaginer un chef d’état 100% authentique ? 100% transparent ? Hum…difficile, n’est-ce pas ? Pourquoi ai-je décidé aujourd’hui d’amener mes lecteurs dans une telle réflexion ? Simplement pour vous faire réaliser que dans un monde où nous sommes constamment exposés au manque d’authenticité, il deviendra plus difficile de l’être à notre tour, tant envers les autres qu’envers nous-même. Il y a vraiment plusieurs raisons qui nous poussent à ne pas être authentique : peur du rejet, peur de déplaire, peur de trop se dévoiler, peur d’être différent de la masse, identité peu solide, etc…

                Sur le plan de la sexualité, il peut aussi être très difficile de se situer dans l’authenticité. Si vous n’aimez pas la manière que votre partenaire vous caresse, seriez-vous à l’aise d’y dire ? Vous est-il déjà arrivé de simuler un orgasme ? Si votre partenaire a pris beaucoup de poids dernièrement et que ça vous dérange, allez-vous lui en parler ? Une sexualité saine et épanouie se vit dans l’authenticité, la transparence, le dévoilement de soi, la communication et la vulnérabilité. Si vous avez trop « introjecté » les codes sociaux prônant la non-authenticité, il serait important dans un premier temps d’en prendre conscience et de voir comment cela nuit à votre vie. Comme mot de la fin, j’aimerais vous citer d’autres formes de « non authenticité » que je perçois souvent :

  • Dire à notre nouvelle « date » sur Tinder que nous avons vraiment apprécié sa compagnie alors qu’au fond, il y a eu un sentiment d’ennui total
  • Quelqu’un de proche vous demande comment ça va et vous dites que ça va bien par automatisme alors qu’au fond, ça ne va pas bien
  • Suite à quelques rendez-vous, dire à la personne que vous fréquentez que vous préférez que vous soyez amis alors que la réalité est que l’autre personne n’est juste pas votre type et au fond, vous ne voulez pas vraiment le ou la revoir.
  • Mentir à son conjoint ou sa conjointe afin d’éviter une confrontation
  • Dire à son partenaire sexuel que nous sommes satisfaits alors qu’au fond, nous voudrions essayer plein d’autres choses.

Voilà, réfléchissez bien à cette question : « Êtes-vous authentique ? »

masques

Beaucoup de gens me consultant sont parfois confrontés à des épisodes dépressifs, parfois à un tel point qu’ils deviennent inaptes au travail. Comme sexologue clinicien et psychothérapeute, il s’avère important de savoir faire face à ce type de problématiques.

                Il existe plusieurs causes pouvant amener quelqu’un vers ce type de trouble de l’humeur. Souvent, la dépression peut être causée par une grande difficulté à s’adapter à un événement de vie négatif (par exemple une perte d’emploi, un deuil ou une rupture amoureuse). Je vois également parfois des individus subir ce qu’on appelle communément un « burn-out ». La plupart du temps, ils ont été fonctionnels mais un surmenage peut les faire craquer. Dans d’autres cas, la dépression est plus profondément ancrée car elle résulte davantage d’un tempérament dépressif. Il avait été prouvé que la dépression majeure a aussi une composante génétique.

                Il s’avère important de définir un plan de traitement en fonction du type de cause. Toutefois, ici, j’aimerais surtout vous parler de prévention. Ce texte s’applique tant aux gens qui n’ont jamais eu d’épisodes dépressif qu’à ceux qui ont un historique de dépression et qui voudraient éviter de revivre ce genre de situation.

                Tout d’abord, un mode de vie sain et équilibré vous aidera certainement à prévenir la dépression. J’entends ici une bonne nutrition, une hygiène de sommeil appropriée et le fait de s’adonner régulièrement à de l’activité physique. Un corps sain doit toutefois évoluer avec un esprit sain. Ici, je vais cibler différents paramètres psychologiques pouvant influencer la présence ou pas de dépression :

  1. Capacité à reconnaître ses limites (être à l’écoute de soi)
  2. Savoir dire non (savoir s’affirmer et se respecter)
  3. Avoir une direction motivante dans sa vie
  4. Avoir des comportements en concordance avec nos valeurs
  5. Être impliqué dans des relations interpersonnelles saines et satisfaisantes
  6. Avoir des compétences suffisamment élevées en résolution de problèmes (savoir reconnaître les problèmes et identifier facilement des solutions réalistes)
  7. Être proactif plutôt que réactif
  8. Savoir dédramatiser certaines situations
  9. Savoir lâcher-prise (accepter ce qu’on ne peut pas contrôler)
  10. Savoir apprécier les aspects positifs de la vie
  11. Extérioriser ses émotions plutôt que les garder pour soi
  12. Capacité à aller chercher de l’aide professionnelle au besoin
  13. Ne pas tenter de « geler » ses émotions avec l’alcool, la drogue ou la pornographie
  14. S’investir dans des activités de loisir plaisantes

En ayant en tête ces différents éléments, je suis convaincu que vous serez davantage armés pour faire face à différents événements. Personne n’aime vivre des situations désagréables mais elles font partie de la vie ! Ce qui fait la différence, ce sera votre réponse à ces événements. Certaines personnes s’adapteront plus facilement alors que d’autres vivront davantage d’impuissance, auront de la difficulté à faire face au problème et finiront peut-être par subir une dépression.

                Voilà, j’espère que cet article vous aidera si jamais la dépression est une source de préoccupation pour vous ! N’hésitez pas à me poser des questions ou me faire part de vos commentaires !

prev depression

Dans le présent article, je tenterai de clarifier ce qui distingue une consommation problématique de pornographie d’une consommation qui n’est pas inquiétante. Ayant écrit plusieurs textes où j’ai décrit une multitude d’effets nocifs liés à cette pratique, je peux effectivement donner l’impression que je la condamne à 100%. La réalité est toutefois plus nuancée car n’oublions pas que presque tous les hommes en utilisent plus ou moins fréquemment et aussi quelques femmes.

                Le premier paramètre à évaluer constitue votre rapport à la pornographie. Si vous sentez que vous avez un très bon contrôle par rapport à votre utilisation et que vous vous sentez bien là-dedans, les chances sont bonnes pour que vous puissiez continuer, et ce, sans risque. Toutefois, voici une liste plus large de questions à vous poser car chaque situation est unique :

  • Est-ce que ma conjointe m’autorise à regarder quelquefois des vidéos pornographiques ? Est-ce que cela va à l’encontre d’une règle fixée dans le couple ?
  • Est-ce que ma consommation de pornographie a déjà nui à ma vie professionnelle ou sociale ?
  • À quelle fréquence est-ce que j’utilise la pornographie ? Est-ce raisonnable ?
  • Lorsque je commence à regarder des vidéos pornographiques, ai-je de la difficulté à contrôler le temps que je passe là-dessus ? Ai-je l’impression que je perds une partie de mes journées ?
  • Est-ce que mon utilisation de pornographie entraîne des impacts négatifs dans ma sexualité comme une baisse de désir, une dysfonction érectile, une éjaculation précoce ou même des difficultés à éjaculer ?
  • Parfois, vais-je voir des vidéos montrant une sexualité déviante ? Est-ce que je me sens coupable ou honteux par la suite ?
  • Ai-je besoin de visionner des vidéos de plus en plus excitantes ?
  • Ai-je le réflexe d’utiliser de la pornographie à chaque fois que je vis une émotion négative difficile à gérer ?
  • Ai-je tendance à me comparer aux acteurs présents dans ce type de vidéos ? Est-ce que cela tend à me complexer ?

Seul un travail d’introspection en profondeur vous permettra de clarifier votre rapport à la pornographie. Cela étant dit, la pornographie peut aussi être utilisée à des fins positives (tout dépendamment du type de vidéos bien sûr). Parmi les effets positifs, je dirais surtout le côté éducatif pour certaines personnes qui manquent d’expérience. De plus, le fait de visionner des vidéos érotiques peut également permettre d’enrichir la fantasmatique de quelqu’un ayant un imaginaire érotique plus pauvre.

                Pour conclure, je dirais que l’être humain doit beaucoup se fier à son ressenti lorsqu’il prend des décisions ou remet en question l’un de ses comportements. Tout n’est pas « tout blanc ou tout noir ». La pornographie est maintenant plus accessible que jamais et je vois régulièrement la souffrance que cette pratique peut occasionner. Sans vouloir la bannir, je crois que chacun a avantage à s’arrêter et se questionner par rapport à son utilisation de pornographie. Si jamais vous avez besoin d’aide pour y voir plus clair, vous pouvez également prendre rendez-vous et je tenterai de mon mieux pour vous aider.

 

Internet-porno

Suite à mon dernier article traitant de pornographie, j’ai décidé de vous présenter d’autres manifestations de la dépendance sexuelle.  Chacun a ses particularités et peut faire couler votre couple :

Sites de webcam

                Dans les sites de webcam, il y a possibilité de voir différentes femmes se dévêtir et interagir en direct avec celles-ci. Le plus souvent, elles s’exposent ainsi devant un groupe d’internautes mais moyennant certains frais, il s’avère possible de clavarder en privé avec celles-ci. Tout comme la pornographie, ce moyen vous permet de rester dans le confort de votre foyer bien en sécurité derrière votre écran d’ordinateur. Toutefois, ici, nous nous rapprochons un peu plus du réel car il y a interaction avec un autre être humain. Contrairement à la pornographie, certains hommes vont rester accrochés à ces sites car ça leur permet de combler certains besoins psycho-affectifs (besoin d’avoir de l’attention, d’être valorisé, d’avoir des liens sociaux, etc…) Ce genre de sites peut constituer une solution plus facile pour quelqu’un souffrant de son isolement.  Toutefois, d’un point de vue davantage sexuel, nous assistons surtout à une dynamique « exhibitionniste-voyeur » qui revient à une érotisation potentielle de la distance. Donc, tout comme dans la pornographie, l’autre est surtout vu comme un objet sexuel. Nous sommes dans un rapport « Je-ça » et non « Je-tu ». Différents désirs peuvent être comblés sur les sites de clavardage sexuels. Certains ne vont pas s’exposer devant leur webcam et vont se contenter de « regarder » tandis que d’autres prendront plaisir à s’exhiber devant des inconnus.

Saunas

                J’ai rencontré à plusieurs reprises dans le cadre de ma pratique clinique des hommes fréquentant compulsivement les saunas gays (même parfois des hommes hétérosexuels). Le sauna est souvent vu comme un moyen très facile et rapide d’assouvir une pulsion sexuelle. Encore une fois, l’autre n’est pas perçu dans toute son humanité et entièreté mais plutôt dans sa fonction d’assouvir vos besoins sexuels.  Dans ce type de saunas, il semble que chacun soit là dans un but sexuel et cela constituerait donc un genre de règle non-écrite. Contrairement à la pornographie et aux sites de webcam, vous allez avoir un rapport sexuel en fréquentant ce type d’endroits, ce qui nous sort de la dynamique exhibitionniste-voyeur (à moins que vous y allez surtout pour combler des fantasmes voyeurs ou exhibitionnistes). À mon avis, l’aspect le plus problématique de ces lieux est que beaucoup de gens y sont carrément accrocs et vont ainsi se maintenir dans une sexualité « vide et dénuée d’amour ». Il y a des sensations fortes mais un éloignement du bonheur.

Salons de massage érotique et prostitution

                Ici, mon but n’est pas de prendre position sur le sujet controversé de la prostitution. Toutefois, j’ai vu plusieurs couples se briser à cause d’un homme ayant décidé de recourir à cette pratique. Encore une fois, il y a possibilité d’avoir des rapports sexuels très facilement moyennant de l’argent. Nous sommes encore dans un rapport où l’autre est vu surtout comme un objet. Toutefois, dans quelques cas, les hommes ne paieront pas la prostituée pour avoir du sexe mais juste pour discuter et avoir un moment privilégié avec une femme (ce qui comble d’autres besoins). Au-delà de l’aspect de la dépendance de certains hommes envers les travailleuses du sexe, il y a aussi tout l’aspect de la santé financière de ces hommes qui peuvent en prendre un coup. Quelqu’un fréquentant les salons de massages érotiques voudra surtout combler un besoin de sensations fortes mais tentera de se rapprocher davantage du « réel » que quelqu’un se réfugiant surtout dans la pornographie qui représente un univers plus virtuel.  Ici, il y a également une dynamique  client-travailleur .

Mot de la fin

                Peu importe le type de compulsion sexuelle, les conséquences de celle-ci peuvent s’avérer néfastes et plus particulièrement si vous êtes en couple. Même si le fait de regarder de la pornographie ne s’avère pas une infidélité comme telle, celle-ci peut vous  y mener. Comment ? En alimentant votre recherche insatiable de sensations fortes et de nouveauté. Peut-être qu’un jour vous voudrez aller plus loin et passer d’un univers totalement virtuel (pornographie) à un univers se rapprochant un peu plus de la réalité (sites de webcam d’abord et ensuite salons de massage et prostitution). Dans mon prochain article, je vais vous montrer qu’est-ce qui distingue quelqu’un ayant un rapport sain avec la pornographie de quelqu’un ayant une utilisation problématique.

prostitution

 

Dans ce premier article de l’année, je vais m’attarder encore à la problématique de la dépendance à la pornographie. Motif de consultation de plus en plus commun dans ma pratique clinique, j’observe que beaucoup d’éléments peuvent freiner les progrès de quelqu’un essayant d’arrêter complètement cette pratique. Ici, j’aimerais vous présenter quelques « tours » que les consommateurs de pornographie peuvent jouer à leur cerveau.

                Dans un premier temps, le mécanisme de défense qui semble être populaire constitue la « rationalisation » de sa consommation de pornographie. La rationalisation consiste à se convaincre en utilisant des arguments rationnels que le comportement en question est approprié. Plus concrètement, voici certaines pensées pouvant justifier le fait de passer à l’acte :

  • J’ai eu une mauvaise journée. Voir de la porno me permettrait d’abaisser ma tension,
  • Je vais juste regarder un vidéo ou deux et après, je vais arrêter. Il y a rien là….
  • Je m’ennuie et j’ai rien à faire. J’ai besoin de me divertir….
  • De toute façon, je n’arrive pas à séduire les femmes. Aussi bien consommer de la pornographie….
  • Je vais juste regarder des photos sexy sur Instagram….Ce n’est pas de la pornographie
  • Ma conjointe n’est pas à la maison aujourd’hui. Je vais en profiter pour regarder des vidéos. Je n’ai pas souvent de telles opportunités…
  • Mon désir sexuel est trop fort. C’est plus fort que moi….Je n’arrive pas à contrôler ma consommation de pornographie.
  • J’ai rechuté hier….Je vais regarder de la pornographie encore aujourd’hui mais à partir de demain, je vais essayer d’arrêter à nouveau
  • Ça va être la dernière fois et après j’arrête
  • Je vais me tester pour voir si la pornographie m’excite encore. C’est donc une bonne raison d’en consommer.
  • Je suis curieux de voir si des nouveaux vidéos sont sortis dans la catégorie que je préfère.
  • Je me sens seul ce soir…En consommant de la pornographie, je ne verrai pas le temps passer.

Vous voyez, il existe une multitude de raisons semblant « rationnelles » pour s’adonner à la consommation de pornographie. Les exemples ci-dessus représentent  seulement une infime partie de toutes les possibilités de motifs qui peuvent vous emprisonner dans cette pratique. Toutefois, j’ai listé les raisons que j’entends le plus fréquemment. Il s’avère très important que vous puissiez prendre conscience de vos mécanismes de rationalisation. Ceux-ci représentent d’importants facteurs de maintien sur lesquels nous devons agir. Voilà pourquoi il est pertinent d’être très attentif à soi-même et de prendre en note les pensées que nous avions avant de visionner les vidéos pornographiques. En thérapie, je pourrai vous accompagner dans ce processus et voir comment combattre ces mécanismes puissants de rationalisation.

                Dans mon prochain article, je vais vous présenter d’autres visages de la dépendance sexuelle, c’est-à-dire les sites de webcam, les saunas, les salons de massage et la prostitution. Je vous montrerai également comment la cyberdépendance peut mener à l’infidélité et vous éloigner de vos valeurs et sentiments.

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